tag:blogger.com,1999:blog-85122844870961887932024-03-13T17:33:25.072+01:00Voyages, etc...Un carnet de bord pour partager mes impressions, mes découvertes, etc.M.http://www.blogger.com/profile/05229811916685282905noreply@blogger.comBlogger19125tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-74150163504417071792009-10-14T23:42:00.006+01:002009-10-15T00:05:33.160+01:00"Ceci est l'histoire d'un échec"<span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >« Ceci est l’histoire d’un échec ». </span><span style="font-size:85%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >C’est avec cette phrase que Che Guevara commence son récit sur sa tentative de soutien à la guerre soi-disant révolutionnaire de Kabila père au Congo. Je ne voulais pas commencer mon article comme le Che après tous ces mois de silence. Malheureusement je ne vois pas d’autre meilleur début. Comme les Cubains venus ici en solidarité avec les peuples opprimés, je suis tombée dans un « processus de décomposition de [mon] moral de combattants. » Je n’oserai pas m’attribuer l’adjectif de combattante (quoi que) et je ne peux pas me comparer aux révolutionnaires cubains, ce serait de ma part prétentieux. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de ressentir ce que le Che décrit dans ses mémoires. Après un an de combat infructueux, les Cubains sont partis de ce pays. Je sens que mon sort sera le même. Je ne vois pas d’autres solutions pour garder ma santé morale, ma motivation, mes forces. Ces derniers mois, je suis passée par des états que je n’avais jusqu’alors jamais expérimentés : des états de déprime cyclique, des crises d’angoisse fréquentes, et trop de cigarettes parties en fumée. Certains passage</span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >s</span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" > de son carnet me parlent. Ma colère et ma rage vont en grandissant au fur et à mesure de mon séjour ici.</span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Le Che cherchait la « cubanisation » des Congolais et « le résultat fut diamétralement opposé et (…) avec le temps [il] assistât en fait à la « congolisation » des Cubains. » </span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Comme ces fonctionnaires. Je vois des fonctionnaires de grandes organisations européennes sous-louer une chambre de leur maison payée par leur organisme, comme des crèves la faim. Alors que dans leur pays, ceci s’appellerait de l’hospitalité, du dépannage, de la solidarité… </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /><a style="font-family: times new roman;" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSGASMTLWCKWb_lmJCpRnMmBMOijBqRnQvuDzZJ_6U_lRV0bcc_2b_4Ar_W852MLW8cvPe28ZA6NTo_qZnf3zgXCmNsW5kgT21PwTrAnydkmoE33FG1SnfEV3aFWzVhA609ljyfOlUOiM/s1600-h/P7260649.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSGASMTLWCKWb_lmJCpRnMmBMOijBqRnQvuDzZJ_6U_lRV0bcc_2b_4Ar_W852MLW8cvPe28ZA6NTo_qZnf3zgXCmNsW5kgT21PwTrAnydkmoE33FG1SnfEV3aFWzVhA609ljyfOlUOiM/s200/P7260649.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5392592569524151922" border="0" /></a></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Je vois des Congolais qui perdent leur enfant à cause d’une banale diarrhée qui n’a pas pu être soignée à l’hôpital vétuste du village. Au même moment, les journaux informent que l’argent servi dans les caisses de l’Etat par Mobutu, et bien au chaud dans des comptes en Suisse, ne sera pas rendu au pays, mais rendu à la famille du défunt comme si c’était un dû. </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Je vois un boulevard crevassé et verdoyant transformé par les Chinois en autoroute de la mort, dépouillé de ses arbres centenaires (on attend encore de voir le résultat fini après 6 mois de chantier !). Ils ont coupé les arbres, sans fermer la circulation. Je vois des arbres coupés qui sont tombés sur le toit des maisons, des troncs laissés là. Je vois des manguiers en morceaux qui nourrissaient les plus démunis lorsqu’ils ombrageaient encore les rues.</span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Ils se sont rendu compte trop tard qu’il fallait peut-être mettre en place un système d’évacuation d’eau avant de faire un boulevard à 6 voies.</span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Le rond-point Mandela avec sa belle colombe blanche, les ailes déployées, qui ralentissait les voitures folles a été mise dans un coin de l’Avenue de la Justice, cachée, abîmée par le déménagement. La colombe maintenant surveille les policiers qui arrêtent les voitures pour quelques centaines de francs. Comme le Che l’écrivait déjà au début des années soixante, les soldats préféraient piller les villageois (faibles) plutôt que de s’en prendre aux chefs, les responsables de leur infortune. Encore maintenant c’est la population qui paye l’infortune des gens en uniforme. </span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Maintenant plus rien n’arrête les voitures délabrées et les bus surchargées. Je vois des enfants qui n’arrivent plus à traverser le boulevard sans risquer de se faire écraser. Le terre-plein, qui séparait les voies et qui servait de refuge pour les piétons qui tentaient de traverser le boulevard, a disparu.</span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Ce chantier fait parti des « 5 chantiers de Kabila ». Quels sont les autres chantiers pour la population? La construction d’un hôtel 5 étoiles ? Kinshasa est devenu un énorme chantier : des investisseurs construisent de partout des immeubles de luxe, moderne. Mais tout ça c’est pour le bénéfice de qui ? </span><span style="font-size:85%;"><br /><a style="font-family: times new roman;" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkdeacXHp9-qC9ApflUZxRx3LyKabP_bcdqAAQyLMACDgqVyiBny8fMzUx4YVeSv45IL4PdW7UdmAzEXdMTSJtrPwI380u5O0kbmZSZV-Vk4FYjtxUNLfPInbh7JHs51gqjctkxsWmdvs/s1600-h/P7260650.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkdeacXHp9-qC9ApflUZxRx3LyKabP_bcdqAAQyLMACDgqVyiBny8fMzUx4YVeSv45IL4PdW7UdmAzEXdMTSJtrPwI380u5O0kbmZSZV-Vk4FYjtxUNLfPInbh7JHs51gqjctkxsWmdvs/s200/P7260650.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5392594356761978706" border="0" /></a><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Je vois l’Avenue du Commerce sous les eaux, les commerçants les pieds dans la boue alors qu’il n’a pas plu depuis avril. </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Il n’y a rien de plus déprimant que de lire les journaux congolais, pleins de fautes d’orthographe, d’articles copiés d’un journal à l’autre, et des nouvelles qui ne traduisent aucune lueur d’espoir pour la situation du pays : Viols, massacres, déplacés par milliers, impunité, salaires impayés depuis des mois, corruption banale à tous les niveaux, et le silence de Kabila… Où est-il ? Que fait-il ? </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Par contre il ne faut pas dépiter le moral des soldats par les mauvaises nouvelles. Il vaut mieux couper les fréquences de RFI dans l’Est. </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Des élections locales en 2010 ? Non mais, on se permet encore de rêver ! De toute façon la communauté internationale continuera à mettre la main à la poche pour finalement remplir les comptes en banque des dirigeants de ce pays.</span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Ce texte est aussi moche que ce que je tente de décrire. </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style="font-family: times new roman;font-size:85%;" >Je n’arrive plus à écrire, je n’ai plus envie d’écrire. </span><span style="font-size:85%;"><br /></span><br /></div>M.http://www.blogger.com/profile/05229811916685282905noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-12316211182953699392009-03-22T21:01:00.019+01:002009-03-26T23:14:34.975+01:00Escapade en Ouganda<span style="font-weight: bold; font-family: verdana;font-size:85%;" >Ouganda, </span> <span style="font-weight: bold; font-family: verdana;font-size:85%;" ><br /></span><div style="text-align: justify; font-family: verdana;"><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" ><span>Février 2009</span> </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHfME5lQgdvxa8m9BnelD3i3EQOA2t9Rv7Qx1IVcn13arQnC62Tq7pSANcEp5ol28c5tHK77T4BD7mxiyKlYS27sCJYzBl36anV7igtgvgs-_SL3I4w-DhhNLUm79sMToSKso8VOMYexY/s1600-h/P2140592.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 167px; height: 125px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHfME5lQgdvxa8m9BnelD3i3EQOA2t9Rv7Qx1IVcn13arQnC62Tq7pSANcEp5ol28c5tHK77T4BD7mxiyKlYS27sCJYzBl36anV7igtgvgs-_SL3I4w-DhhNLUm79sMToSKso8VOMYexY/s320/P2140592.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316153514759683154" border="0" /></a><br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Je n’étais pas sûre d’</span><span style=";font-size:85%;" >y arriver. L’avion a du faire demi-tour après 30 minutes de vol à cause d’un problème technique. Après une heure d’attente </span><span style=";font-size:85%;" >à la case départ (aéroport d</span><span style=";font-size:85%;" >e Kinshasa)</span><span style=";font-size:85%;" >, à tourner en rond dans l’incertitude, on nous dit que l’on pourra embarquer sur un autre avion, plus petit. En une heure, le stress avait remplacé la joie qui entourait le départ: nous avions peur que le vol serait tout simplement annulé. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br />On atterrit à Entebbe à 20h du soir, l’avion étant plus petit nous avons mis plus du double du temps pour arriver et avons été secoué comme jamais peu avant de survoler Kisangani. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br />Après les formalités douanières dans un aéroport vide et moderne, je respire un autre air. L’air est frais. Il n’est pas chargé de cette pesanteur et agressivité qui règne à Kinshasa. Personne à l’aéroport ne nous a regardé avec haine ni n’a essayé de nous soutirer quelques dollars. </span> <span style=";font-size:85%;" >Nos amis viennent nous chercher. On s’entasse dans la voiture. Deuxième surprise : il existe des routes non détruites en Afrique !<br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Ça fait du bien de découvrir une autre Afrique. Tout n’est pas comme Kinshasa ! Je suis soulagée. Kinshasa est la seule ville de l’Afrique que je connais et je commençais à désespérer en m’imaginant que ce grand continent pouvait ressembler partout à Kinshasa.<br />Cette courte expérience en Ouganda m’a redonné de l’espoir. Elle m’a aussi permis de comprendre comment mes amis pouvaient aimer vivre dans certains pays de ce continent. Précédemment, il m’était difficile de les imaginer en moto sur les routes de Bamako, voyageant en taxi à Abidjan, être libre, …</span><span style="font-size:85%;"> </span><span style=";font-size:85%;" ><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrQTLgltbWLFX7-zChMPqzCMgPhRrPt7KPHrVpCOtwiubMn3CDiUBjUrOlg1tpIS7pTpnDz2jVHjPSGWAHrzcvFZGXSR-3a1G13mda0KXMcl0yQOt5UWRTeGwV5Q2iFroby9QuJpgNA9E/s1600-h/P2140583.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrQTLgltbWLFX7-zChMPqzCMgPhRrPt7KPHrVpCOtwiubMn3CDiUBjUrOlg1tpIS7pTpnDz2jVHjPSGWAHrzcvFZGXSR-3a1G13mda0KXMcl0yQOt5UWRTeGwV5Q2iFroby9QuJpgNA9E/s200/P2140583.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317247831825323906" border="0" /></a><span style=";font-size:85%;" >Ce </span><span style=";font-size:85%;" >voyage m’a également permis d’avoir une courte réflexion sur les </span><span style=";font-size:85%;" >différentes « colonisations ». Je me suis rappelé mes lectures durant mes études sur l<span style="font-style: italic;">’Etat importé, l’occidentalisation de l’ordre politique</span> de Bertrand Badie. L’Ouganda, colonisée par les Brit</span><span style=";font-size:85%;" >anniques avec un système politique décentralisé, a été moins néfaste que celui de la Belgique. Je suis maintenant curieuse de découvrir un pays anciennement colonisé par la France et son Etat méga centralisé. </span><br /><br /><span style=";font-size:85%;" >Pendant ce séjour, mes amis et moi nous n’avons pas arrêté de comparer certains aspects de l’Ouganda avec la RDC. Cet exercice a été une torture pour moi : plus ça allait et plus je redoutais le retour à Kinshasa. Je me suis donc vite obligée à stopper cette torture.</span><span style="font-size:85%;"> </span><span style=";font-size:85%;" >Mais il était impossible de ne pas remarquer la différence de la qualité de vie entre les deux pays. Au supermarché du coin, j’achète ce que je ne trouve pas à Kinshasa : des pinces à linge, 2kg de café de très bonne qualité à un prix raisonnable, et une réserve de briquets qui marchent. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br />Je me désintoxique petit à petit, après trois mois de Kinshasa dans les veines. Je réapprends à me sentir libre.<br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Je marche dans les rues d’Entebbe et de Kampala sans peur après avoir balayé les craintes kinnoises qui me collaient à la peau. Curieusement, je me sens comme je me sentais en Amérique du sud : des bus urbains et interrégionaux qui fonctionnent dans le même chaos latino américain, des motos-taxi partout…</span><span style="font-size:85%;"> </span><span style=";font-size:85%;" ><br />Dans les rues de Kampala et d’Entebbe, les berlines et les 4x4, presque exclusivement des Toyota, ont remplacé les Mercedes kinoises qui s’engouffrent dans les trous et lacs qui font partis de la décoration urbaine.<br /></span> <span style=";font-size:85%;" >Depuis que je suis arrivée, je dors comme si je n’avais pas dormi depuis 3 mois. Je récupère de la grosse fatigue laissée par la malaria, mais surtout par les effets néfastes des médicaments. Le stress retombe également. </span><span style=";font-size:85%;" ><br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO5YJ6Q_jN9dzC1Gy44Ew6iiC30W2PC_SMKpPi3EnMvK2KZ82-g3KC28wB-ZYSdW86sqbdjcR19pIa7ttfPMZxYiH-XFQVOQbnZN34NQI9T49VBcAmOrzLsTKfDVyUepsJg9mdaiaonCQ/s1600-h/P2160611.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 224px; height: 168px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO5YJ6Q_jN9dzC1Gy44Ew6iiC30W2PC_SMKpPi3EnMvK2KZ82-g3KC28wB-ZYSdW86sqbdjcR19pIa7ttfPMZxYiH-XFQVOQbnZN34NQI9T49VBcAmOrzLsTKfDVyUepsJg9mdaiaonCQ/s320/P2160611.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316875423762043474" border="0" /></a><br /></span><span style=";font-size:85%;" ><br /><span style="font-weight: bold;">Vers Fort Portal</span></span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Sur un coup de tête, nous décidons d’aller à Fort Portal pour compenser le fait que l’on a pas pu aller au Parc National de Murchison Falls. On quitte notre hostal de backpackers de Kampala. On ne sait pas très bien s’il y a des bus, à quelle heure et d’où ils partent, mais on y va. Ici, c’est le pays du possible. On s’arrête au bord de la route où se trouvent d’autres personnes en train d’attendre. À la différence de Kinshasa, ici personne ne court vers le bus, ni se chamaille pour prendre les places précieuses : il y a des bus qui passent toutes les minutes. Nous demandons quel bus nous devons prendre pour aller au terminal de bus inter régionaux. On nous explique comment déchiffrer les signes codés des mains des assistants de chauffeurs pour informer les passagers dans quelle direction ils vont. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br />On trouve le bus qui part à Fort Portal. Le bus part dès qu’il se rempli</span><span style=";font-size:85%;" >t. Nous sommes les seuls <span style="font-style: italic;">Muzungu</span> (« Blancs » en swahili) dans le bus ; les gens nous regardent avec curiosité, mais bizarrement je ne me sens pas étrangère.<br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4vvz6jjzmgtE90IAzzNxxA1FXo_jdHF0MYTvAnd22DUcGK8dupWP7AgxnSThVpDtnLK4-z4IkhL8c4gqnAsLFDpA1XQhHCOk6mCoI7Qw7jO-1P7mWFd7ylSuOkF32Tb_1gHo6Ob99oWc/s1600-h/P2160604.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 217px; height: 162px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4vvz6jjzmgtE90IAzzNxxA1FXo_jdHF0MYTvAnd22DUcGK8dupWP7AgxnSThVpDtnLK4-z4IkhL8c4gqnAsLFDpA1XQhHCOk6mCoI7Qw7jO-1P7mWFd7ylSuOkF32Tb_1gHo6Ob99oWc/s320/P2160604.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316158249382598786" border="0" /></a><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Pendant l'attente, j'aperçois un grand panneau "3ème jour de</span><span style=";font-size:85%;" > prière annuel national-Thème: vous transformez de rechercheur d'emploi à créateur d'emploi".<br /></span><span style="font-size:85%;"><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Un petit bout de femme s’assoit à côté de moi au fond du bus. Anna a 16 ans, mais elle fait physiquement beaucoup plus jeune. Elle est curieuse et intelligente. C’est la seule fille de 9 enfants. Elle se rend à Fort Portal où vit sa mère : l’école a repris. Elle a les cheveux très courts, au naturel, comme la plupart des Ougandaises. Elle nous demande d’où est ce qu’on vient. De France ? d’Allemagne ?<br />Je lui dit que mon père est italien et ma mère française, donc je suis les deux. Elle me répond : « Ici, on est d’où le père vient, donc tu es italienne. »</span><span style="font-size:85%;"> </span><span style=";font-size:85%;" >Elle nous montre ses cahiers d’école de ses cours d’histoire : « L’implication de l’Afrique de l’Est dans la 1ère et 2ème Guerre Mondiale ». Je feuillette ses cahiers et j’essaye de déchiffrer son écriture. Je ne connaissais pas cette partie de notre histoire.<br />Elle a choisi comme option Littérature plutôt que le français. Elle voudrait devenir écrivain, mais sa mère veut qu’elle devienne médecin. Mais elle ne sait pas si elle pourra aller à l’université car les droits d’entrée sont chers. C’est un Anglais, qu’elle ne connaît pas, qui lui paye les droits d’inscription au collège. </span> <span style=";font-size:85%;" >Elle semble très intéressée par l’Allemagne et par mon compagnon de voyage, u</span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihFiYPaQ9rVjQYT8PqK7ztlv5IrglCi32hUPTqQpPVU-4JpCLc4AwFFHiZHBaVSK-cIhEheD58Bi3AK2khqQl05iLZhpTE1n7Tv36N69RybIoS_sjvDsz35faKioH43veyllMkxyiiOXw/s1600-h/P2160609.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 224px; height: 168px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihFiYPaQ9rVjQYT8PqK7ztlv5IrglCi32hUPTqQpPVU-4JpCLc4AwFFHiZHBaVSK-cIhEheD58Bi3AK2khqQl05iLZhpTE1n7Tv36N69RybIoS_sjvDsz35faKioH43veyllMkxyiiOXw/s320/P2160609.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316158254858311522" border="0" /></a></span><span style=";font-size:85%;" >n Allemand. Elle veut voir les photos de notre voyage. Mon ami lui passe sa caméra : il y a aussi des photos de l’Europe. </span> <span style=";font-size:85%;" >Elle nous trouve courageux de vivre loin de notre famille et amis pour aider les autres. Je lui réponds : « On essaye d’aider les autres, on n’y arrive pas tout le temps, mais on fait de notre mieux. Le principal c’est toujours de faire de son mieux, quoi qu’il arrive et même si on n’y arrive pas, pour ne pas regretter. »</span><span style="font-size:85%;"> </span><span style=";font-size:85%;" ><br /><br />Nous voyons défilés le paysage par la fenêtre, le long de cette route en ligne droite: forêts de toutes sortes, champs de thé à perte de vue … Partout la terre est cultivée. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br />On échange nos emails avec Anna. Elle descend du bus et nous, on continue jusqu’au terminal. Le voyage a été rapide : 4h30 pour faire 350km.<br /></span><span style="font-size:85%;"><br />On demande comment aller au lac. On marche jusque la station de taxis collectifs. On met nos sacs à dos dans le coffre. On s’assoit derrière. 1, 2, 3, 4 personnes devant, 1, 2, 3, 4 personnes et demi à l’arrière. Un des passagers partage le siège du chauffeur. «Mais comment fait-il pour changer les vitesses ? Mais il arrive à mettre les pieds sur les pédales ? Cette carcasse surchargée arrivera-t-elle à destination ? » Ces situations me font rire.<br /></span><span style=";font-size:85%;" >Sur le chemin de terre rouge le chauffeur conduit doucement. Il s’arrête en cours de route pour prendre un autre passager malgré les protestations des autres passagers : il n’y a pas de place ! Finalement, une dame va s’asseoir sur les genoux du nouvel arrivant. La jeune femme avec son bébé à côté de moi semble ennuyée. Nous sommes maintenant 9 et demi dans la voiture 5 places : 4 à l’avant et 5 et demi à l’arrière. </span> <span style=";font-size:85%;" >Le nouveau passager commence à gigoter. Il parle dans sa langue. Je comprends les mots « telephone number », « sim card » : il cherche son portable. La voiture s’arrête. Il descend, fait bouger tout le monde. Je découvre un autre bébé qui voyage à bord avec nous. Nous sommes donc officiellement 10 personnes dans la voiture. Le monsieur nous regarde et nous confirme en anglais qu’il ne trouve pas son portable. Nous sommes trop loin pour faire demi-tour. La voiture redémarre. </span> <span style=";font-size:85%;" >La femme avec le bébé descend un peu plus loin sur un croisement où il y a des gens qui l’attendent. Pendant ce court arrêt, quelqu’un essaye de nous vendre un calendrier 2009 d’Obama.<br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Après 45 minutes de voyage, on arrive à notre destination : le Enfuzi Community Camp site, perché en haut du lac Nkuruba, situé dans le cratère d’un ancien volcan. </span> <span style=";font-size:85%;" >Le soir, il fait frais et c’est presque agréable de dormir sous une couverture. </span><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqKEmwReYVk6pocckj3JW8pgq1lfdp1TUC8j50-mvPe9C8Uof8dazeTkU0tkRdAWTHGnyZ_CrXeOYmHavpT7eei9WiOCn_ysXhXjzO8LiBdQAHiN8w2hXtkxD_4Ada6USEuouFOZWdnU8/s1600-h/P2170650.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqKEmwReYVk6pocckj3JW8pgq1lfdp1TUC8j50-mvPe9C8Uof8dazeTkU0tkRdAWTHGnyZ_CrXeOYmHavpT7eei9WiOCn_ysXhXjzO8LiBdQAHiN8w2hXtkxD_4Ada6USEuouFOZWdnU8/s200/P2170650.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5317252564247509890" border="0" /></a><br /><span style=";font-size:85%;" >Le lendemain on décide de faire une longue marche de 4 heures </span><span style=";font-size:85%;" >sous le soleil </span><span style=";font-size:85%;" >(il n'y a presque pas d'ombre, les arbres ont été coupés) </span><span style=";font-size:85%;" >pour rejoindre la cascade Mahoma. Après un petit-déjeuner copieux, on entreprend notre marche vers 7h30 du matin, à la même heure que les écoliers. Ils nous rejoignent vite : «<span style="font-style: italic;">Muzungu, how are you</span> ? » Cette chanson va nous suivre pendant presque</span><span style=";font-size:85%;" > tout notre chemin, comme un refrain. Nous sommes l’attraction des enfants mais pas seulement. Les enfants s’arrêtent de pleurer pour nous chanter « <span style="font-style: italic;">Muzungu how are you ?</span> » Les travaux da</span><span style=";font-size:85%;" >ns les champs s’arrêtent à notre passage « <span style="font-style: italic;">Muzungu how are you ? </span>» Il n’y a aucune haine ni méchan</span><span style=";font-size:85%;" >ceté dans leurs yeux, mais plutôt de la curiosité. </span><br /><span style=";font-size:85%;" >Les quelques enfants qui nous ont rejoint sont habillés en rose pour les filles et bleu p</span><span style=";font-size:85%;" >o</span><span style=";font-size:85%;" >ur les garçons. Parfois, les grands frères portent les chemises roses des sœurs, mais ne portent pas de jupe, sinon un short bleu. Certains sont pieds nus, d’autres ont des sandales. Les enfants courent pour faire un bout de chemin avec nous et nous parler. Des enfants, allant </span><span style=";font-size:85%;" >dans le sens contraire vers </span><span style=";font-size:85%;" >une autre école, viennent nous toucher la main et partent en riant. Tout d’un coup je me retourne et ce n’est plus 3-4 enfants qui nous suivent mais une école entière ! Ils se sont tous empressés pour marcher avec nous et nous observer, j’imagine. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br />On traverse des villages. Je suis impressionnée par les maisons en paille et terre, soigneusement entretenues et balayées. Des maisons en construction nous permettent d’apprécier la technique de fabrication.<br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFjfgKEbkPaA0xKx5I5pzZIi3RM_PhzfnTEapfxHRamJ8GPq-ZveyKDh6Hg-T3wSmjplSU1K64jzv4x0p1AdCfYUSYj2HEfamaZsCbb_AsCZTPiEELQxImoQ9yr3YZudT2z7ehji4wEow/s1600-h/P2170661.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 175px; height: 131px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFjfgKEbkPaA0xKx5I5pzZIi3RM_PhzfnTEapfxHRamJ8GPq-ZveyKDh6Hg-T3wSmjplSU1K64jzv4x0p1AdCfYUSYj2HEfamaZsCbb_AsCZTPiEELQxImoQ9yr3YZudT2z7ehji4wEow/s320/P2170661.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316884837749312258" border="0" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1NUHOWydsnulU8-BO6AvJ9p2O-Q74W6wjnDTDHUtzPWZcvHyWuFWcownPOOEEr_ao2nRljesTuu81P3jf39B0aR4lWxNrsC2uNtR4O6SiUVuqp7aexZ622x-q7YQMBTMM-k1TRZ47_q4/s1600-h/P2170662.JPG"> <img style="cursor: pointer; width: 180px; height: 134px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1NUHOWydsnulU8-BO6AvJ9p2O-Q74W6wjnDTDHUtzPWZcvHyWuFWcownPOOEEr_ao2nRljesTuu81P3jf39B0aR4lWxNrsC2uNtR4O6SiUVuqp7aexZ622x-q7YQMBTMM-k1TRZ47_q4/s320/P2170662.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316884846536181394" border="0" /></a> <a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO6Fb-zBHAYphNLLTUh8TlQRvqu9xIQrXIQfdRWLg8FHLAMjT-80tp3gsHwrZ1hO0qRe_2W48eU_QCFwDzA7k9jmrbMvnWAzN-Zxl7VjFL2mgsYU9zmqag_pe03hM_e7C7baw1Mctw3RQ/s1600-h/P2170663.JPG"><img style="cursor: pointer; width: 172px; height: 128px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjO6Fb-zBHAYphNLLTUh8TlQRvqu9xIQrXIQfdRWLg8FHLAMjT-80tp3gsHwrZ1hO0qRe_2W48eU_QCFwDzA7k9jmrbMvnWAzN-Zxl7VjFL2mgsYU9zmqag_pe03hM_e7C7baw1Mctw3RQ/s200/P2170663.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316887306572707122" border="0" /></a><br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >Le soir, je mange du <span style="font-style: italic;">Matoke</span>, sorte de pâte de banane verte, avec une sauce de <span style="font-style: italic;">ground nuts</span>, histoire de reprendre des forces. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br /></span><span style=";font-size:85%;" >De retour à Entebbe, nous nous arrêtons sur une plage du Lac Victoria. Il me fait penser au Lac Titikaka, avec cette étendu à perte de vu. Le lendemain, on enjambe des moto-taxis et on y retourne pour y passer notre dernière journée. Sur la moto, je ressens les mêmes sensations qu’à Kathmandu et je me rappelle avec nostalgie mes escapades avec N. à Hetauda. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhntvrxZQJMKTTQj1rbne-VLl-ncGwsRiASx_oUZmQj0E3pi4BValX-QO7-4i4NHZfoYacweUUL7-sGqIIEgSeCVVmumcUrtunT0itgtDP3zYt0NYLbmE1gILCLZisSfOYttBoMFkIQxcg/s1600-h/P2190706.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 212px; height: 159px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhntvrxZQJMKTTQj1rbne-VLl-ncGwsRiASx_oUZmQj0E3pi4BValX-QO7-4i4NHZfoYacweUUL7-sGqIIEgSeCVVmumcUrtunT0itgtDP3zYt0NYLbmE1gILCLZisSfOYttBoMFkIQxcg/s320/P2190706.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5316145151082496290" border="0" /></a><br /></span><span style=";font-size:85%;" >J’installe ma serviette sur le sable au soleil et je me mets à dévorer le livre qui m’a accompagné tout le long du voyage, <span style="font-style: italic;">Danse du Léopard</span> de Liève Joris, pendant que le clapotis des vagues me berce. Dans son livre, Joris raconte son voyage dans le Congo lors de la chute de Mobutu et la prise du pouvoir par Kabila. Je tourne la dernière page du livre. Le retour à Kinshasa m’effraie. L’angoisse me revient à l’idée que le lendemain je perdrai ma liberté. Comment je trouverai Kinshasa ? Y aura-t-il des attaques des rebelles ? C’est la guerre là-bas, comme décrit dans les dernières pages du livre ? J’ai tellement été immergée dans le livre que je ne me souviens plus comment était Kinshasa lorsque je suis partie, il y a une semaine. J’ai le ventre noué et la gorge serrée ne sachant plus à quoi m’attendre lors de l’atterrissage. </span> <span style=";font-size:85%;" ><br /><br />Je ferme le livre. </span> </div>M.http://www.blogger.com/profile/05229811916685282905noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-14575566408898497702009-02-21T20:33:00.016+01:002009-03-15T00:18:36.376+01:00Murs<span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Kinshasa, RDC</span> <span style="font-weight: bold; font-style: italic;font-family:times new roman;" ><br /></span><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Février 2009</span><span style="font-weight: bold; font-style: italic;font-family:times new roman;" ><br /></span><div style="text-align: left;"><a href="http://translate.google.fr/translate?prev=hp&hl=fr&u=http%3A%2F%2Fmvoyagesetc.blogspot.com%2F2009%2F02%2Fmurs.html&sl=fr&tl=en"><br /><span style="font-size:85%;">The article translated into English</span></a><span style="font-size:85%;"><br /><a href="http://translate.google.fr/translate?prev=hp&hl=fr&u=http%3A%2F%2Fmvoyagesetc.blogspot.com%2F2009%2F02%2Fmurs.html&sl=fr&tl=es">El articulo traducido en espanol</a><br /><a href="http://translate.google.fr/translate?prev=hp&hl=fr&u=http%3A%2F%2Fmvoyagesetc.blogspot.com%2F2009%2F02%2Fmurs.html&sl=fr&tl=it">L'articolo tradotto in Italiano</a></span><br /></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;"><br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh910ImwADgGbs8r2rL-LS2KxQwB2OeXL1ssK3Luv78EaUUzaOza5dsSUyeo3K9Ow4-q7ea13Q9FC45JjXeAIo0qVNkynLyOFxZRqOFzr8zQTyvqzFHGrV5tg1kzA16JivdR4DBcaAAgPE/s1600-h/P1240626.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh910ImwADgGbs8r2rL-LS2KxQwB2OeXL1ssK3Luv78EaUUzaOza5dsSUyeo3K9Ow4-q7ea13Q9FC45JjXeAIo0qVNkynLyOFxZRqOFzr8zQTyvqzFHGrV5tg1kzA16JivdR4DBcaAAgPE/s320/P1240626.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5305756646408918770" border="0" /></a><br /><span style="font-weight: bold;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Les murs de chez moi et de ma vie</span><br /><br />Enfin j’ai trouvé un appartement ! Enfin j’ai un chez moi ! Après deux mois de recherche intensive à visiter des appartements miteux à des prix exorbitants, à faire du porte-à-porte avec I. dans des quartiers ciblés le dimanche, je m’installe début janvier dans un immeuble historique de la capitale.<br />J’habite le plus vieil immeuble de Kinshasa, construit par Léopold II, le roi des Belges et l’ancien propriétaire tyrannique du Congo. Sur le toit de l’immeuble, délabré et laissé au bon vouloir du temps et du climat humide, se dresse encore fièrement l’imposant porte-drapeau doré où flottait au vent le drapeau bleu et étoilé du Congo de Léopold, qui pouvait alors être vu par tout Kinshasa.<br /><br />Dans cet immeuble, l’appartement détonne. C’est un oasis coloré au milieu d’un champ de mines d’odeurs, de moustiques et d’animaux.<br />A quoi pouvait-il ressembler il y a 60 ans, quand les arbres ne poussaient pas encore sur les fenêtres et la cour intérieure n’était pas encore utilisée comme dépotoir par les quelques locataires? Les fenêtres qui donnent sur la cour restent condamnées et les moustiquaires aux fenêtres ne servent pas à grand chose. À quoi bon remplir la maison de cette vue sur le zoo qui gargouille et de risquer au passage de se prendre un seau d’eau ? De l’autre côté, les fenêtres donnent sur la ville bruyante et chaotique. On voit au loin le drapeau de l’ambassade de France, installée dans un immeuble fané et grillagé digne de la créativité des architectes français des années 60. L’ambassade française est une des seules ambassades à ne pas se trouver dans le riche quartier des ambassades avec jardin et vu sur Brazzaville, au bord du fleuve.<br /><br />Mon immeuble est situé dans le centre ville, à deux pas des supermarchés et de la nuit nocturne. Enfin, il se trouve à 500m de l’endroit où je passe une grande partie de mes journées.<br />« Je vais pouvoir marcher, m’approprier de cette ville et sentir la ville à laquelle j’ai été arrachée lorsque j’étais annexée à la voiture ! » pensais-je. Je ferais fis de tous les discours alarmistes qui m’avertissent des dangers que j’encours en marchant ces malheureux 500m.<br />Le premier jour, c’est le bonheur : je marche insouciante, souriante, presque en chantant. Les gens que je croise, étonnés de voir marcher une Mundélé – Blanche, en Lingala- dans les rues sales, me disent « bonjour maman ».<br /><br />Mon enthousiasme s’est vite envolé. Au deuxième jour, je me fais attaquer par un chégué, enfant de la rue. Que c’est dur de commencer la journée si tôt le matin en se cognant contre la réalité kinoise ! À mes cris au secours, des personnes accourent avec la rapidité d’une journée qui s’annonce très chaude. L’adolescent en guenilles a eu le temps de s’échapper au pas. Les gens s’attroupent autour de moi, me demande ce qui s’est passé. Je ne sais pas si c’est la perte du pendentif, offert par ma mère il y a plus de 20 ans et qui ne me quittait plus depuis, qui me fait monter les larmes aux yeux, ou bien le fait que je réalise que je viens de perdre si tôt ma trop jeune liberté. Je ne veux pas pleurer devant ces gens. On cherche à me réconforter pendant qu’on m’aide à chercher mon pendentif tombé peut-être sur le sol boueux:<br />- « Dieu s’occupera de le punir. » me dit un papa.<br />Je n’ose pas lui répondre que je n’ai pas vraiment confiance dans la justice de Dieu.<br />Un autre papa me demande<br />- « Pourquoi vous n’avez pas crié plus fort ?<br />- Mais j’ai crié. Vous n’étiez qu’à quelques mètres !<br />- Vous avez la voix roque », me répond-il.<br />La prochaine fois, je penserai à faire mes vocalises pendant le petit-déjeuner.<br /><br />Un policier s'approche, menaçant. Il regarde la foule en colère, sans me regarder.<br />- « Pourquoi vous n’avez pas réagi ? Pourquoi vous n’avez pas attrapé le voleur ? Je peux tous vous convoquer au poste pour complicité ! »<br />J’interviens pour calmer le policier inutile, en les excusant. Ils ne pouvaient rien faire : « ils ne pouvaient pas me voir à cause des 4x4 garés sur le trottoir. » C’est le monde à l’envers. Il repart aussi vite qu’il a pointé son nez. Il n’y a rien à pêcher.<br /><br />Et moi, je continue mon chemin vers ma destination, à pied pour la dernière fois. Je vais devoir abandonner définitivement à faire de la marche à pied et continuer à grossir à chaque bouchée de poulet et de riz.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Une situation mûre à craquer?</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqEmI5FtqWgiudgUSju05N3M8nFW4TIuU1D2cxzpEsLZQ-iSQ8kiB-cjUtQDrnwq4YJeQLlmsVpUctmd9Byr5eXo1KknCWeCG9AezGQTRbmH-zxT1WqAuXP3gTlv2IDX9xxg5T4vnJk0g/s1600-h/P1240659.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 293px; height: 220px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqEmI5FtqWgiudgUSju05N3M8nFW4TIuU1D2cxzpEsLZQ-iSQ8kiB-cjUtQDrnwq4YJeQLlmsVpUctmd9Byr5eXo1KknCWeCG9AezGQTRbmH-zxT1WqAuXP3gTlv2IDX9xxg5T4vnJk0g/s320/P1240659.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306522655213042194" border="0" /></a>La vie à Kinshasa est toujours aussi chère, les prix ont même augmenté depuis janvier quand le Francs congolais à chuter. En une semaine, le FC, qui se changeait à 550 pour 1USD, en valait plus de 800 et jusqu’à 1000 dans l’Est du pays. Le change baissait de minute en minute. Il s’est aujourd’hui stabilisé autour de 720, mais une rechute est à prévoir bientôt : un journal belge titrait, il y a quelques jours, la banqueroute de l’Etat de la RDC.<br /><br />Après cette chute vertigineuse du mois de janvier, les bars et restaurants ont changé leurs menus en USD, augmentant les prix au passage, déjà très hauts, de quelques dollars. Ils demandent à être payé en USD et rendent systématiquement la monnaie en FC pour se débarrasser de cette monnaie imprévisible et qui ne vaut rien. Je joue le jeu des restaurateurs et je peste pour qu’on me rende des USD. Évidemment, ils n’ont jamais assez de USD mais en insistant assez, ils en trouvent pleins dans leurs caisses.<br /><br />Si ça continue comme ça, les gens vont étouffer. La vie était déjà très chère, mais là, ça va devenir intenable. Ce l’est déjà pour certains d’entre nous expatriés, je n’ose même pas imaginer pour les Congolais. J’ai commencé à élaborer une liste de prix des produits selon les 4 principaux supermarchés de la ville : Kinmarket, Citymarket, Hasson & frères et le mini-supermarché détaxé pour expats. Le pain arabe est moins cher chez Kinmarket, les boîtes de conserve au super pour expats, le couscous chez Hasson…<br /><br />Faire les courses demande un temps fou. Les prix ne sont pas affichés sous les produits mais des codes produits : F80, H128, H330, etc. Il faut se référer à la liste des codes accrochées quelque part pour avoir la correspondance des prix. Une fois que l’on sait que F80 est moins cher que F93 ça va, mais pour le prix exact, c’est sur le papier !<br /><br />Je redoute sincèrement une révolte. Et d’ailleurs, pourquoi pas ? Les Congolais ont déjà suffisamment souffert, il serait temps de réagir. Mais je crains le type de révolte.<br />La crise a déjà fait une méchante entrée dans le pays. Plus de 300 000 personnes ont perdu leur travail dans les mines. Cobalt, cuivre, or, diamants, uranium dont le sol du Congo regorge ont chuter sur le marché. Le cuivre a perdu 75% de sa valeur, le diamant 40% et le cours du cobalt a été divisé par cinq.<br /><br />L’économie de la RDC dépend de l’exportation de ces matières premières et du pétrole. L’agriculture est quasi inexistante. Les terres les plus riches se trouvent à l’Est, que les agriculteurs ont fuis à cause des conflits de ces dix dernières années. De plus, à cause de la richesse des sous-sols, l’Etat n’a jamais investi dans l’agriculture. Peut-être un début d'explication: dans la région de l’Equateur, les gens « ne travaillaient pratiquement plus la terre : ils attendaient qu’il [Mobutu] sème l’argent » raconte un habitant de Gbadolite, ville de Mobutu, dans le livre <span style="font-style: italic;">Danse du Léopard</span> de Liève Joris.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Les murs des prisons </span><br />Alors que je parcours la ville avec un de mes collègues, celui-ci me commente l’époque de Mobutu et se plaint de la passivité du jeune Kabila, le fils du « libérateur ».<br />- « Avec Mobutu, au moins les routes de Kinshasa étaient propres et en bon état. Il n’y avait pas toute cette poussière. Il n’y avait pas tous ces chégués dans les rues. On arrêtait les gens qui étaient mal habillés, comme cette personne par exemple. » Il me désigne avec le menton une personne qui marche dans la rue.<br />- « Mais ces enfants sont des orphelins, ils ont été chassés par les guerres, ou bien ont fui leurs maisons. Où tu veux qu’ils vivent ? »<br />- « Les policiers demandaient les papiers aux gens. S’ils n’étaient pas de Kinshasa et qu’ils n’avaient rien à y faire, ou bien s’ils n’avaient pas de travail et qu’ils se promenaient dans des quartiers de bureaux, alors on les jetait en prison.<br />- Mais Mobutu était un dictateur. Il a ruiné le pays.<br />- Kabila aussi est un dictateur. Mais au moins du temps de Mobutu les routes étaient propres et il n’y avait pas de chégués qui traînent partout. Ce n’était pas comme ça ici. On vivait mieux.<br />- Tu crois vraiment que la solution est de mettre les gens en prison parce qu'ils sont pauvres ? »<br /><br />Je ne sais pas d’où il tient ces discours, ni si le nettoyage des rues des pauvres étaient effectivement vrai sous Mobutu ou bien si c’est une affabulation du passé ou de la propagande douteuse. Ce qui est sûr, c’est qu’il aurait peut-être voté pour Sarkozy s’il avait été Français.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBB_LG-JJDmU03m-pPCoLrEkLp7063wQJzMBthb9m3pLvbFW-_pYmenQW0P808tlOYZ9fyLd1ffdEUNxrNr-7o5ZjC7KUeA42Zt6TZ2SAllSD3Up40QkEj32M-sSc0vTb9VVm_byrQ-oU/s1600-h/P1240628.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBB_LG-JJDmU03m-pPCoLrEkLp7063wQJzMBthb9m3pLvbFW-_pYmenQW0P808tlOYZ9fyLd1ffdEUNxrNr-7o5ZjC7KUeA42Zt6TZ2SAllSD3Up40QkEj32M-sSc0vTb9VVm_byrQ-oU/s320/P1240628.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306470389935649714" border="0" /></a><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Les murs invisibles</span><br />Ce week-end-là, je prends le large. Deux excursions sur le fleuve Congo sont organisées.<br />Le samedi, je prends un bateau-cargo pour une mini croisière. Nous, au milieu de l’eau avec nos sodas et nos shawarmas, observons l’autre rive: tout un autre monde. Des petites cases sont construites sur de petites îles, désertiques. Les habitants sont sur l’eau, lançant des filets depuis leur pirogue. On croise un bateau, long peut-être de trente mètres. Je devine à peine que c’est un bateau. On voit à peine la coque, écrasée par le poids de la cargaison. Au premier coup d’œil, je pensais que c’était un quai chargé de cargaisons, au milieu de nulle part. Le capitaine du bateau sur lequel je voyage me dit :<br />- « Ce bateau se rend à Kisangani. Il mettra 2 mois pour faire 1750Km à contre-courant. Pendant le voyage, la population grandira. Des femmes accouchent pendant la traversée. Il n’y a aucune hygiène. »<br />- Et combien de temps met votre bateau pour aller à Kisangani ?<br />- Nous mettons entre 20 et 25 jours. »<br />Kinshasa-Kasangani est le seul tronçon navigable du fleuve Congo.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih430HiB6uyjHyz_CvnAqZchqhndJ3bUKyrnYwByD32FpUMq_gOPaEGwx_tfkH13MAtrRjVHNNTyPVwDpKY9EbWERcwc4AXhhYn38W5VEbErswepiTxnntkEWE7Ua6KHex-gw1g5wuBBE/s1600-h/P1250713.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 271px; height: 202px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih430HiB6uyjHyz_CvnAqZchqhndJ3bUKyrnYwByD32FpUMq_gOPaEGwx_tfkH13MAtrRjVHNNTyPVwDpKY9EbWERcwc4AXhhYn38W5VEbErswepiTxnntkEWE7Ua6KHex-gw1g5wuBBE/s320/P1250713.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306523341551975938" border="0" /></a>Le dimanche, je suis invitée à prendre le large avec des Kinois blancs. On échoue sur un banc de sable où d’autres Kinois blancs, nés au Congo, font un pique-nique en famille, joue à la pétanque et essayent de devenir noirs.<br />Sur l’île, des enfants de pêcheurs se rapprochent, curieux de voir ces habitants d’un autre monde parlant le Lingala, mangeant de la viande sous des parasols, et se baignant dans « leur » fleuve. J’affronte ma peur du courant, de l’eau trouble et des possibles serpents. « Il n’y a pas de crocodiles ici ? »<br /><br /><br />On est bien dans l’eau ! Elle rafraîchit la peau chauffée par le soleil. Nous aussi on a ramené de la viande à griller, de la salade, et des boissons. Et dire que ce petit coin de paradis est à 10 minutes en bateau à moteur de Kinshasa !<br />Les enfants de ces étrangers s’amusent comme des fous, se jettent dans l’eau autour de nous. Les enfants de l’île voisine s’approchent. De temps à autre, un adulte les chasse, dès qu’ils s’approchent un peu trop, en leur criant quelque chose en Lingala que je ne comprends pas. Mais c'est efficace: les enfants partent en courant.<br />Je demande à un de mes voisins pourquoi on ne laisse pas les enfants jouer ensemble. Il me répond : « je ne sais pas. J’imagine que c’est à cause du choc des cultures. »<br /><br />Les pieds dans l’eau, je regarde ces enfants à quelques mètres de moi et qui ont commencé à s’amuser aussi dans l’eau. Ils plongent dans l’eau rougeâtre en faisant toutes sortes de galipettes dans les airs. Deux petites filles sont assises près de moi, lorgnant l’eau, pendant que leurs parents jouent à la pétanque. Une petite fille de « l’autre côté » s’approche en nageant de nous, curieuse. « Oh le gros poisson ! » je lui dis. Je ne sais pas si elle comprend le français mais elle sourit. Une de mes petites voisines blondes me dit en regardant l’autre enfant :<br />- « Mon papa n’aime pas les Congolais.<br />- Pourquoi ?<br />- Parce qu’ils sont noirs.<br />- Mais ce sont des enfants comme toi. »<br /><br />Je ne sais pas très bien quoi répondre. Ce n’était peut-être pas non plus la meilleure réponse à donner à une petite fille de 4 ans. Mais quoi répondre à ça lorsque l’on n’est pas préparé? Je doute également que le papa ait également ses sentiments, sinon comment pourrait-il vivre encore ici, lui qui est né là ?<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjzLMyyHxweOj6CkgDrgrNpgfh_1UAUv8Tt3u0IpZGAsDPSBVVB-GRd8LviPLbHyHt_FtBn1nz8E9g1Wj82KR7PDa9UmTBTLKhmqnmkaHMO708k2oxop4y1-Wsh3W4Ylxo8hbk8eulofg/s1600-h/P1250758.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 218px; height: 164px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjzLMyyHxweOj6CkgDrgrNpgfh_1UAUv8Tt3u0IpZGAsDPSBVVB-GRd8LviPLbHyHt_FtBn1nz8E9g1Wj82KR7PDa9UmTBTLKhmqnmkaHMO708k2oxop4y1-Wsh3W4Ylxo8hbk8eulofg/s320/P1250758.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306524212039349554" border="0" /></a> <a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Xn5NYu_6tzCUArxv4yrXd9W1LtQXZT-HWymXYH1um_7XYWPDstQI4WmTEY4KSeIUlQ7-A1zwhTzuRHdNLfS4zhaqewIcg52MBpaUYKPJeRVQpeJlblJNA8ENb71wV1tZPh6Vo_C8PGs/s1600-h/P1250759.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 218px; height: 164px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4Xn5NYu_6tzCUArxv4yrXd9W1LtQXZT-HWymXYH1um_7XYWPDstQI4WmTEY4KSeIUlQ7-A1zwhTzuRHdNLfS4zhaqewIcg52MBpaUYKPJeRVQpeJlblJNA8ENb71wV1tZPh6Vo_C8PGs/s320/P1250759.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306526504703132610" border="0" /></a><br /></div><br />Un des enfants me demande de la prendre en photo. J’hésite, craignant qu’ils ne me demandent quelque chose en retour. Finalement je la prends en photo. En deux secondes, tous les enfants se trouvent autour de moi et cherchent à être dans le cadre, puis demandent à voir les photos. Ils rient en se voyant sur le petit écran. Je ne comprends pas ce qu’ils disent. Les garçons essayent ensuite de s’imposer devant l’appareil. Un des garçons pose. En regardant la photo, les autres rigolent. Moi, je m’effraie en voyant son regard.<br /><br />Au loin, le ciel s’assombrit. Il y a un orage sur Kinshasa. Il est temps de repartir.<br />Un enfant disparaît derrière les herbes avec un sac-poubelle laissé par nos voisins.<br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEerrXfZkdT5aUoRtOPD_TaX3vINwEeF2GrpJdYRbqSCLuVKPoK7Bhqrp1qgrRoL-XYu-Bm8OAP2iHLXBdI9tOZEbx5c01zPdDicbI5XNhc2Pn0HPdksKQqX_ds0pjP_IZwiYp9dGqxXE/s1600-h/P1250776.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 677px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEerrXfZkdT5aUoRtOPD_TaX3vINwEeF2GrpJdYRbqSCLuVKPoK7Bhqrp1qgrRoL-XYu-Bm8OAP2iHLXBdI9tOZEbx5c01zPdDicbI5XNhc2Pn0HPdksKQqX_ds0pjP_IZwiYp9dGqxXE/s320/P1250776.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5305756651122735090" border="0" /></a></div><br /></div>M.http://www.blogger.com/profile/05229811916685282905noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-78437368483461436422008-12-13T19:05:00.008+01:002009-02-21T22:28:40.349+01:00Losáko Kinshasa<span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Kinshasa</span> <div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;">5 décembre 2008</span><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNKSO6KkvI/AAAAAAAABJQ/gU8HGp5ic50/s1600-h/PC130905.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNKSO6KkvI/AAAAAAAABJQ/gU8HGp5ic50/s320/PC130905.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283648464935883506" border="0" /></a><br />Comment commencer cette histoire ?<br /><br />On va la commencer dans l’avion, au moment où j’ai ouvert mes yeux et j’ai vu une énorme étendue d’arbres et un fleuve, un fleuve immense, si grand que j’ai cru que c’était la mer.<br />A l’aéroport de Kinshasa, je me sépare de mon ami de voyage, un journaliste du Courrier International, et j’essaye de garder mon calme en attendant que mes valises apparaissent. Au bout d’une heure, ou peut être moins, j’en vois une sous un tas d’autres valises. Enfin une ! l’autre arrive dans un autre camion un peu plus tard. Je ne comprends pas d’où viennent toutes ces valises. Pourtant sur la piste, il n’y a que mon avion.<br />Un petit bonhomme de peu de mots est venu me chercher à l’aéroport. Il prend mon passeport, je monte dans le minibus et la traversée de la ville commence. En regardant par la fenêtre une impression de déjà-vu, déjà vécu.<br /><br />Je suis fatiguée par les 14h de voyage, mais enthousiaste. On me dépose à l’hôtel où je m’écroule de sommeil sans dîner.<br /><br />Mes premiers jours ont été un peu éprouvant et j’ai dû souvent arrêter d’écouter les gens que je rencontrai pour ne pas déprimer dès mon arrivée.<br />- "Première fois en Afrique? Tu n’as pas choisi le pays le plus simple. Après le Congo, ce sera facile partout!"<br />- "Tu viens juste d’arriver ? Ca se voit, tu souris encore!"<br />Voilà les mots de bienvenus que je me suis entendu dire.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNMvpqXXGI/AAAAAAAABJg/t2_MnPO3ARw/s1600-h/PC070903.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNMvpqXXGI/AAAAAAAABJg/t2_MnPO3ARw/s320/PC070903.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283651169356831842" border="0" /></a><br />J’ai encore du mal à exprimer ce que je ressens dans cette nouvelle vie. Mais je suis face à une expérience à laquelle je n’avais jamais été confrontée : ma peau et ce qu’elle représente marquent la différence. On me regarde avec mépris, on me défit ou on me fait la courbette. Ma peau supporte des siècles de cruauté, d’inégalités abominables, un passé et un présent que je déteste, me répugne. J’observe des choses, des comportements qui me font violence, que je n’ignorai pas mais maintenant je les vis dans ma chair et ils transpercent mes os.<br /><br /><br /><br />Dans la voiture, tous les jours, la ville me traverse, malgré cette bulle dans laquelle je suis et dont je n’arrive pas encore à me défaire. A cause des distances, de mon isolement, je ne me suis pas encore sentie partie de la ville. De la fenêtre de la voiture, pendant les heures de voyage coincée dans les embouteillages, j’observe.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNKSUdnOAI/AAAAAAAABJY/0UuIFss458c/s1600-h/PC040870.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 190px; height: 254px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNKSUdnOAI/AAAAAAAABJY/0UuIFss458c/s320/PC040870.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283648466426738690" border="0" /></a><br />Il y aurait tant de choses à écrire à propos des rues kinoises…<br /><br />Le peu de routes et leur état génèrent des embouteillages monstres, malgré qu’il y ait relativement peu de voitures. Pas de motos, ou rares. Hors des axes principaux et carrossables, les rues sont impraticables, et bien souvent fermées par les habitants pour éviter la circulation. Même dans les rues des villas, les riches ne prennent pas la peine d’asphalter les rues boueuses ni de remplir les trous creusés par les pluies torrentielles.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNG3gkJOUI/AAAAAAAABI4/Msqplou_Uek/s1600-h/PC070876.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 266px; height: 200px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNG3gkJOUI/AAAAAAAABI4/Msqplou_Uek/s320/PC070876.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283644707284007234" border="0" /></a>La voiture la plus populaire est de loin la Mercedes. J’ai aperçu une jaguar également un soir qui essayait d’affronter les routes cabossées. J'ai vu des décapotables, une Lincoln, une limousine...<br />J’ai vu des Mercedes coincées dans des mini lacs au milieu de la route. On ne parle pas toujours de vieilles voitures qui font une deuxième vie en Afrique. Non. Apparemment les Mercedes sont préférées aux 4x4 bien que beaucoup plus adaptées aux conditions extrêmes de ces routes.<br /><div style="text-align: left;">Mercedes, signe extérieur de richesse, notoriété ? Peut-être. Je demande à un ami Congolais de m'expliquer ce phénomène que je ne m'explique pas. "Si tu achètes une Mercedes ou une berline de luxe, dans le quartier on parlera de toi et on te reconnaitra."<br /></div>Si la voiture a été importée, on ne cache pas sa provenance : la plaque d’immatriculation du pays d’origine apparaît sous la plaque locale.<br /><br /><br />Sur les routes, les fourgons de transport « localisées » font voyager les Kinois à travers l’Europe : « Italienisch eis », « boucherie de Paris, rue de Strasbourg, tel : 01 43 21 05 ... ». Les derniers deux derniers numéros manquent. Désolée, on a préféré découper la carrosserie pour faire une fenêtre pour permettre aux voyageurs de respirer un peu et faire rentrer un peu de lumière.<br /><br />La vie est chère en RDC. J’étais prévenue avant mon départ. Mais « cher » par rapport quoi? à l’Afrique ? J’ai compris en arrivant. Je ne pensais pas me sentir autant en Europe qu'au Congo quand je sors mon porte-monnaie ! Je ne suis pas dépaysée de ce côté là. Un exemple concret ? Un appartement de deux chambres coûte entre 1500 et 2500 USD, et bien sûr je me fiche un peu des standards européens de confort. Les 3 à 6 mois de garantie qu’il sera difficile de récupérer à cause des « problèmes » de liquidité des propriétaires, un à trois mois de loyer en avance, voir un mois de loyer additionnel pour l’agent immobilier, rendent difficile ma recherche de logement. La nourriture ? venez faire un tour dans le marché ou la paillote d'un quartier populaire.<br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNMv2UD2CI/AAAAAAAABJo/BkYpGwqIRkU/s1600-h/PC130907.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 182px; height: 243px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SVNMv2UD2CI/AAAAAAAABJo/BkYpGwqIRkU/s320/PC130907.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283651172752939042" border="0" /></a><br />Je demande à un Congolais qui me conduit chez moi :<br />- « Mais comment vous faites pour vivre ? Pourquoi les Congolais ne se révoltent pas contre les prix faramineux à l’instar d’autres pays?<br />- Ici, les gens préfèrent prier beaucoup. » me répond-il sans ironie.<br /><br />Un collègue, pleins d’ironie par contre, à une autre réponse à ma question: « Les gens se révolteront quand ils augmenteront le prix de la Primus (bière locale). »<br /><br />Les églises évangéliques et autres poussent comme des champignons. Il y en a une à chaque coin de rue et c’est devenu un vrai business, un peu comme les milliers de commerces inscrits comme ONG de développement pour ne pas payer d’impôts. « En manque d’argent ? vous avez des facultés de leadership, vous avez du charisme et vous pouvez parler en face d’une large audience avide de paroles réconfortantes : ouvrez votre temple ! » Ceci pourrait être une annonce publiée dans les journaux dans la rubrique « offres d’emploi ».<br />Chaque dimanche, l’église évangélique gospel voisine me réveille. Un homme (c’est toujours un homme) crie dans son micro la bonne parole. Apparemment, dans le quartier ils sont les seuls à ne pas souffrir des coupures d’électricité du dimanche et ils doivent avoir un bon stock de carburant pour le générateur. Remarque, ils pourraient économiser la sono pour les musiciens et la batterie. Je suis sûre que la musique pourrait être audible sans cet attirail. Au moins je peux prendre ma douche en musique puisque chez nous on n’a pas d’électricité.<br />Ce matin le bonhomme convaincu criait « les congolais ne savent pas réfléchir ! » et derrière, un autre voix traduit en lingala, langue locale parlée à Kinshasa.<br />Certaines semaines, des séminaires sont organisés dans la soirée, de 17h à 20h.<br />Besoin d’être désensorcelé ? Besoin d’une dose de catharsis ?<br /><br />Et moi qui pensais qu’en Amérique latine le niveau de ferveur avait atteint son paroxysme, après l’élimination de la théologie de la libération et la colonisation de l’Opus Dei et des évangélistes !<br /><br />Un matin, j’arrive au travail un peu plus tôt que d’habitude et avant mes collègues. Je peux donc observer un de mes collègues s’installer en face de son bureau, juste en face du mien. La bible ouverte, il fait sa prière les mains croisées en face de son visage incliné vers le bas, les yeux fermés.<br /><br /><div style="text-align: left;">Amen.</div></div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-53297455966051473852008-10-29T06:00:00.001+01:002008-10-31T07:26:12.679+01:00Prochaine destination: Congo-Kinshasa<span style="font-weight: bold;">Kathmandu, Nepal</span><br /><br />Le 17 novembre, je pars en République Démocratique du Congo. Ca va changer d'ambiance!Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-77724811400426815332008-10-03T05:43:00.000+01:002008-10-31T07:25:02.122+01:00Trek autour des Annaupurnas<span style="font-weight: bold;">Kathmandu, Nepal</span><br /><span style="font-weight: bold;">3 Octobre 2008</span><br /><br />15km par jour en moyenne, entre 5 et 8 heures de marche, de 1000m à 3200m d'altitude...<br /><br />Je n'arrive pas à trouver les mots justes pour décrire ce que j'ai vécu pendant 7 jours.<br />Alors je laisse parler les images...<br /><br /><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" flashvars="host=picasaweb.google.com&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FMargottine81%2Falbumid%2F5256499481413086481%3Fkind%3Dphoto%26alt%3Drss%26authkey%3DracSYv9ij6E" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" height="192" width="288"></embed>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-20706834950144740462008-09-04T09:38:00.008+01:002008-09-12T07:52:15.739+01:00« Teej »: à la vie, à la mort<span style="font-weight: bold; font-style: italic; color: rgb(204, 0, 0);">Mardi 2 septembre 2008</span><span style="font-weight: bold; font-style: italic; color: rgb(204, 0, 0);"><br />Kathmandu, Nepal</span><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SMDFrx3FQRI/AAAAAAAAAhc/0SzRvcZyIlE/s1600-h/P9020599.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 181px; height: 242px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SMDFrx3FQRI/AAAAAAAAAhc/0SzRvcZyIlE/s320/P9020599.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5242407322168672530" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><br /><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(51, 51, 51);">T<span style="font-family:times new roman;">eej est le festival des femmes. C’est un étrange festival. On pourrait croire dans un premier temps que c’est un festival où les femmes sont valorisées et célébrées, que c’est son jour à elles. Il n’en est pas exactement ainsi. En effet, que peut-on attendre d’autre d’une société fortement patriarcale et inégalitaire? </span></span><br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><img style="width: 231px; height: 173px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SL5n6Ujm08I/AAAAAAAAAdQ/yYO4fNe6y4U/s400/P9020579.JPG" /> <img style="width: 138px; height: 185px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SL49YWAeY0I/AAAAAAAAAgs/hdNJ350vScE/s400/P9020586.JPG" /> <img style="width: 138px; height: 185px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SL483_NaW2I/AAAAAAAAAgk/A4zsTN3M8ys/s400/P9020593.JPG" /><br /></div><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Selon les livres sacrées, la déesse Parbati jeûna et pria avec ferveur pour le grand Lord Shiva pour qu’il devienne son époux. Touché par sa dévotion, il l’a pris pour épouse. </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Pour montrer sa gratitude, Prabati envoya son émissaire pour prêcher ce jeûne religieux entre les femmes mortelles, leur promettant prospérité et longévité à leur famille.<br />C’est ainsi que Teej est né. </span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Teej dure 3 jours. Pendant ces trois jours, les femmes doivent jeûner et prier pour le bonheur conjugal, la santé de leur époux et des enfants et pour purifier leur corps et âme. Finalement, ce festival est un festival où les femmes se sacrifient (un jour de plus) pour le bonheur des hommes, sauf que les femmes vous diront qu'au moins un jour par an, les hommes s'occupent des enfants et font à manger. </span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Le rituel est obligatoire pour toutes les femmes hindoues </span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >mariées et les jeunes filles </span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >ayant atteint la puberté</span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" > des ethnies Brahmines et Chetri</span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >. </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Le premier jour du festival s’appelle « Dar Khane Din ». Les femmes, mariées ou non, se réunissent dans leurs plus beaux saris rouges pour danser et chanter des chansons sacrées. </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Le deuxième jour, « Puja », les femmes habillées en rouge se rendent dans les temples consacrées à Shiva. La principale activité se déroule à Pashupatinath. Les femmes se rendent au Lingam, le symbole phallique de Shiva, et déposent comme offrandes des fleurs, des fruits, des pièces pour implorer la bénédiction de leurs maris et famille. </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-family:times new roman;">Le troisième jour s’appelle Rishi Panchami. Les femmes se baignent dans de la boue rouge ramassée entre les racines de l’arbre sacré Datiwan. Cet acte de purification permet aux femmes d’être lavées de tout pêcher.</span><br /><br /></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" lh="" photo="" 0tkkpivpym0xry43bnnyfa=""><img style="width: 166px; height: 221px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SL4hO2hLNQI/AAAAAAAAAd8/sO3J6HX9Z4I/s400/P9020698.JPG" /></a><br /><br /></div><span style="color: rgb(51, 51, 51);">T<span style="font-family:times new roman;">eej est un jour férié. Je suis donc allée à Pashupatinath, habillée en rouge (histoire de faire un peu moins touriste), très tôt le matin pour observer les festivités. Il faisait chaud, déjà à 8h du matin. On sort du taxi et on découvre une file rouge de femmes et de parapluies, peut-être longue d’un kilomètre, pour rentrer dans le temple. De l’autre côté de la colline, on en découvre une autre, aussi longue. On est revenu vers 15h, la queue n’avait pas dégonflé. Je ne sais pas combien de temps elles ont fait la queue sous le soleil plombant, sans avaler une goutte d’eau et sans manger. Une cinquantaine de femmes se sont évanouies à Pashupatinath ce jour-là. </span></span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" ><br /><br /></span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Est-ce que les veuves continuent à célébrer ce festival ?</span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Certaines femmes étaient déjà bien âgées, et pas toutes ne portaient de sari rouge. Seules les femmes mariées peuvent porter un sari rouge. </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);"><br /><br /></span><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: center;"><img style="width: 282px; height: 211px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SL45gyJ2x4I/AAAAAAAAAa8/bJ5-EEtsJyY/s400/P9020664.JPG" /><br /></div><br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" ><span style="font-weight: bold;">La vie. La mort.</span> A Pashupatinath, outre le temple, il y a d'importants bûchers. Ce jour-là, alors que les femmes faisaient la queue pour prier pour la bonne santé de leurs maris, on calcinait des corps. C’est assez étrange cette convivialité entre vie et mort.</span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >J’avais déjà remarqué cela lors de <a href="http://mvoyagesetc.blogspot.com/2008/07/un-mois-dj.html">ma première visite </a>à Pashupatinath, mais la peinture que j’observe depuis les marches qui longent la rivière Bagamati, de l’autre côté du temple, confirme qu’il n’y a que dans nos sociétés occidentales où la mort est cachée, aseptisé et n’a pas de liens avec le monde des vivants, sauf avec les « professionnels de la mort ». </span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);"><br /></span><a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/a9TvKvs910SXbKv1xsAxXA"> </a><div style="text-align: center;"><a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/UwN0zSPBDcWK95syUh5z6Q"><img style="width: 160px; height: 209px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SL478xv2daI/AAAAAAAAAfc/z97XIIXBGRc/s400/P9020617.JPG" /></a><a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/jnPeVOQfOdiwD7NSuQJnGA"> <span style="font-weight: bold;"> </span></a></div><span style="color: rgb(51, 51, 51);"><br /><span style="font-family:times new roman;">Je suis à une place privilégiée pour observer le rituel mortuaire depuis l'autre côté de la rivière. </span></span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Le mort est transporté au bord de la rivière pour être lavé des pieds à la tête. Ce sont les fils du défunt qui sont chargés de laver le corps dans la rivière sacrée. Les vêtements rouges du défunt sont jetés dans le courant. Ensuite, le mort est enveloppé dans un drap orange. Il n’y a aucune femme pendant cette « cérémonie ». Je ne les vois nul part, il n’y a que des hommes entourant le cadavre. </span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/lHCHqPG3Gb5amPzUnGKqwA"><img style="width: 149px; height: 190px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SL47W49Wc2I/AAAAAAAAAfQ/MSo1RTYkoZM/s400/P9020642.JPG" /> </a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" lh="" photo="" dv0orsyuauiktybxqv9dxq=""> <img style="width: 145px; height: 188px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SL47ON4DPrI/AAAAAAAAAfM/T2QOOquj1Zg/s400/P9020643.JPG" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" lh="" photo="" kab02hl5yqnulcwjvjv9ng=""> </a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" lh="" photo="" kab02hl5yqnulcwjvjv9ng=""><img style="width: 142px; height: 193px;" src="http://lh3.ggpht.com/Margottine81/SL47FosSnaI/AAAAAAAAAfI/AeDhcmCzlr4/s400/P9020644.JPG" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" lh="" photo="" kab02hl5yqnulcwjvjv9ng=""></a></div><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Le mort est ensuite transporté vers le bûcher. Les fils changent de vêtements et s’habillent en blanc. On leur rase la tête leur laissant juste une petite mèche au milieu du crâne. On fait faire trois tour au cadavre autour du bûcher avant d’être déposé sur le bois. </span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >Sous les bûchers qui brûlent encore, des hommes, pelle à la main, cherchent des objets de valeurs qui appartenaient aux calcinés et qui seraient tombés. </span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:times new roman;" >De temps en temps des explosions provenant des corps en flammes se font entendre et pendant ce temps, les femmes continuent de faire la queue pour la vie. </span><br /><br /><div style="text-align: center;"><img style="width: 353px; height: 265px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SL46VnbZeVI/AAAAAAAAAbY/jItVWnehxZg/s400/P9020649.JPG" /><br /></div></div><br /><br /><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" flashvars="host=picasaweb.google.com&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FMargottine81%2Falbumid%2F5241662034177728865%3Fkind%3Dphoto%26alt%3Drss" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" height="192" width="288"></embed>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-5181857596889632642008-08-19T12:02:00.009+01:002008-09-05T07:46:27.973+01:00Ma première experience "Hash"<span style="font-weight: bold; font-style: italic;font-family:times new roman;" >Kathmandu</span> <div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">23 aout 2008<br /><br /></span><div style="text-align: center;"><img style="width: 316px; height: 237px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SLZyBbM5PKI/AAAAAAAAAYc/54sosxjoLkY/s400/P8160987.JPG" /><br /></div><br /><span style="font-family: times new roman;">Un peu partout dans le monde, des groupes de Hash House Harriers s’organisent. Ce sont majoritairement des « expats » qui se rencontrent pour sortir de la ville et marcher/courir.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Au Népal, le Himalayan Hash House Harriers est chaque samedi. Le/la coordinateur/trice communique le lieu et heure de RdV à travers du </span><a style="font-family: times new roman;" href="http://aponarch.com/hhhh/">site Internet dédié.</a><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Samedi 17 août, je décide de rejoindre le groupe, pas très loin de KTM, la crise du pétrole dans le pays limitant les longs trajets. Je n’avais rien de spécial à faire à part étudier. C’était une bonne excuse pour m’aérer pour quelques heures. J’ai donc enfilé mes sandales de marche et mis mon K-way dans mon sac à dos.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Le point de RdV pour le Trash 1554 est sur une aire verte à la bordure de KTM, exactement à Losal, Dhumbarahi. Me voilà avec d’autres têtes étrangères venant de tous les pays : Indonésie, Europe, Amériques, mais aussi Népal. On doit être une trentaine, peut être plus. Je me décide de suivre le groupe des « marcheurs ». Je n’aime pas courir car ça ne me permet pas de regarder le paysage.</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" voyagesetc="" 5239501788711055458=""><img style="width: 211px; height: 159px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SLZzHeQlcGI/AAAAAAAAAYs/mefQXhx009c/s288/P8160994.JPG" /></a><br /></div><br /><span style="font-family: times new roman;">Et nous voilà en train de croiser rizières, saluant les villageois qui se demandent qui sont tous ces demeurés qui traversent leurs champs.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">- "Encore une invention de gringos", ils doivent sûrement penser.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">Tout le monde nous regarde. Ils sortent de leurs maisons, ils sortent la tête de la fenêtre ou se regroupent pour nous voir passer. Ca a un côté très comique.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">« </span><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">Namaskar</span><span style="font-family: times new roman;"> ».</span><br /><br /><div style="text-align: center;"> <a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" voyagesetc="" 5239501020136001730=""><img style="width: 225px; height: 169px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SLZyavGA0MI/AAAAAAAAAYo/R_o1Urkb6DE/s288/P8160991.JPG" /></a> <img style="width: 226px; height: 171px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SLQO5ptX0-I/AAAAAAAAAYU/3Y9GUikgg-o/s400/P8160983.JPG" /></div><br /><span style="font-family: times new roman;">La balade est sympa bien qu’elle n’a rien d’extraordinaire au niveau </span><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">landscape</span><span style="font-family: times new roman;">. Traverser des rizières demande beaucoup de concentration sur les 50 cm de terre sur lesquels on doit marcher. Il est difficile de levée les yeux pour voir aux alentours sans risquer de finir dans le décor. Je l’avoue, j’ai terminé plus d’une fois hors du décor. Je n’ai également pas su sauter une rivière, me retrouvant les pantalons totalement mouillés. Mais j’étais pas la seule, pour une fois, à avoir l’air ridicule!</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Après cette gentille marche à suivre des paillettes de papiers, laissées la veille comme Hansel et Grettel, on referme le cercle pour regagner le point de départ.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">Une table approvisionnée en chips, gâteaux et salades ainsi que des glacières débordant de bières et de sodas nous attendent.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Et c’est à ce moment là, que je me suis demandé : « Comment je vais m’en sortir ? Merde, la route la plus proche pour trouver un taxi est trop loin. »</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Je suis une </span><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">virgin </span><span style="font-family: times new roman;">du Hash donc je suis invitée à aller au centre. La "</span><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">lovely French girl</span><span style="font-family: times new roman;">" doit se présenter avec les autres 4 virgins dont mon ami et voisin, cet "</span><span style="font-family: times new roman;" class="blue_emphasis"><span style="font-style: italic;">American guy who makes earrings</span>". </span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">L’autre spécificité des Hash est leurs jeux et chanson ridicule, arrosées de bière, se déroulant au milieu des « locaux » qui nous regardent.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">Je ne vais pas m'étendre à décrire le fait qu’ils chantent une chanson stupide pendant que tu dois terminer de boire ton verre au milieu du cercle par ce que tu es tombé, ou parce que tu es nouveau, ou </span><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">whatever</span><span style="font-family: times new roman;">. Il y a toujours une bonne raison pour faire boire et te tourner en ridicule.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">Je ne vais pas m'étendre non plus à décrire le fait que des femmes soient en short court, voir très court, alors que la culture n’est pas vraiment propice à ce genre d’exhibition.</span><br /><span style="font-family: times new roman;">Je vais m'étendre encore moins sur le fait que ces gens du milieu du développement, dans sa grande majorité, jetaient leurs verres en plastique et leurs mégots par terre. Et que les organisateurs népalais ont du ramasser derrière.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman;">Non, ça ne vaut pas la peine.</span><br /><br /><span style="font-style: italic; font-family: times new roman;">(3 jours plus tard, une copine, travaillant dans une grande organisation pour la conservation et l'environnement, m'informe que ses collègues organisent un week-end golf et me demande si ça m'intéresse. Apparemment les contradictions sont choses courantes dans ce cher monde du "développement" et personne n'a peur du ridicule! Lorsque ma copine a fait part de mon observation à ses collègues, ça a fait débat. Tiens donc! Ils iront quand même... )<br /><br /></span><br /></div> <span style="font-family: times new roman;font-family:times new roman;" >Par contre le soir, j'ai appris plein de choses sur les avions, assise sur le toit/terrasse de la maison de nos amis pilotes Canadiens, Français et Colombiens.</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" voyagesetc="" 5239502149420344242=""><img src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SLZzceAYY7I/AAAAAAAAAYw/Vle3eaNkSrU/s288/P8160996.JPG" /> </a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" voyagesetc="" 5239502726078694930=""><img src="http://lh3.ggpht.com/Margottine81/SLZz-COchhI/AAAAAAAAAY0/dMxKZwMpMuM/s288/P8161000.JPG" /></a><br /></div><br /><br /><!-- code compteur pour blog --><!-- fin code -->Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-6962094103919328382008-08-13T12:09:00.007+01:002008-08-16T04:03:02.345+01:00'Awa Cycle, c'est la fin.<span style="font-size:100%;"><br /><a href="http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/fr/plantes/richesse/kava01.htm"><span style="font-family:times new roman;">Article de l'IRD: Le kava en thérapeutique moderne et dans les bars de Nouvelle-Calédonie</span></a><br /><br /><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" lastkavanight="" 5234254757730265746=""><img src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SKPO-EppKpI/AAAAAAAAAS0/VRhv9VPxC_g/s400/P8130966.JPG" /></a></span></div><span style="font-size:100%;"><br /><span style="font-family:times new roman;">Chaque mercredi soir, depuis que J. est rentré d'Hawai'i, une drôle de cérémonie a lieu à Kathmandu. Des amis de tous les continents se réunissent pour partager le kava ou 'awa.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Les amis sont invités, et les amis d'amis également. Parfois, ils sont assez nombreux, parfois, ils se retrouvent en petit comité, comme ce soir pour la dernière 'Awa eve.</span><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">J. repart à Hawai'i, retrouver les vagues. Il a terminé ses recherches et sa thèse d'éthnologie dans les hauteurs de l'Himalaya.</span><br /><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" lastkavanight="" 5234227801041019506=""><img style="width: 158px; height: 210px;" src="http://lh3.ggpht.com/Margottine81/SKO3Ry1AZNI/AAAAAAAAARk/hL6pWTsggl8/s400/P8130969.JPG" /> <img style="width: 162px; height: 214px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SKO2c_KGInI/AAAAAAAAARY/Rjy2t0AqB-o/s400/P8130971.JPG" /></a><br /></span></div><span style="font-size:100%;"><br /><span style="font-family:times new roman;">Ce soir nous sommes peu nombreux. Et tant mieux. Seuls les amis proches sont là.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Cette soirée est sucrée: il n'y a que des gâteaux sur la table.</span><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">Les bougies éclairent la pièce. Chez J., il n'y a pas d'électricité le mercredi jusqu'à 22h. C'est son tour d'être dans le noir.</span><br /></span><div style="text-align: center;font-family:times new roman;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">J. met la poudre de la racine dans un sac en tissu qu'il va plonger et replonger dans un bassine d'eau à température ambiante.</span><br /><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><img style="width: 227px; height: 171px;" src="http://lh5.ggpht.com/Margottine81/SKO4WrdD0LI/AAAAAAAAARg/RJs13dx82tQ/s400/P8130978.JPG" /><br /></span></div><span style="font-size:100%;"><br /><span style="font-family:times new roman;">On est assis en cercle. Chacun se regarde. J. prend un bol, le remplit du breuvage et donne le bol à quelqu'un dans l'assemblée.</span><br /><br /></span><span style="font-size:100%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://lh3.ggpht.com/Margottine81/SKPDxiFBJBI/AAAAAAAAASk/SHOv5QD5SfU/s400/P8130980.JPG%20"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 168px; height: 225px;" src="http://lh3.ggpht.com/Margottine81/SKPDxiFBJBI/AAAAAAAAASk/SHOv5QD5SfU/s400/P8130980.JPG" alt="" border="0" /></a></span><br /><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" >Ca se boit d'un seul coup.<br /><br />Le goût est difficile à décrire. C'est un peu amer.<br /></span><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" >Les lèvres s'engourdissent. </span><br /><div style="text-align: right;font-family:times new roman;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Clap!</span><span style="font-family:times new roman;"> </span><span style="font-family:times new roman;">On frappe des mains quand le buveur a terminé.</span><span style="font-family:times new roman;"> </span><span style="font-family:times new roman;">Maintenant, silence. Le buveur va parler. Il peut dire ce qu'il veut.</span><span style="font-family:times new roman;"> </span><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><img style="width: 164px; height: 219px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SKO2Anku3VI/AAAAAAAAARU/jvKNWG9-3VY/s400/P8130974.JPG" /> </span><span style="font-size:100%;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.blogger.com/%3Ca%20href=" com="" margottine81="" lastkavanight="" 5234242637573307058=""><img style="width: 165px; height: 217px;" src="http://lh4.ggpht.com/Margottine81/SKPD8ljCurI/AAAAAAAAASo/DdPbPLamlVk/s400/P8130981.JPG" /></a></span><span style="font-size:100%;"> <br /></span></div><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;">Q</span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">uand tout le monde aura été servi tour à tour, il suffit de taper des mains pour avoir un bol plein. Mais là, pas de speech. Les convives reprennent leurs conversations. Ca ressemble maintenant à n'importe quelle réunion d'amis, à la lumière des bougies.</span><br /></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Il paraît que le kava aide à dormir et à se relaxer. Je n'ai jamais bien dormi les fois auparavent, mais après cette soirée c'était différent.<br />J'aurai voulu que le soleil ne transperce pas mes rideaux à 5.30 du matin.<br />J'aurai voulu continuer à rêver.</span><br /><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><img style="width: 194px; height: 259px;" src="http://lh6.ggpht.com/Margottine81/SKO2zgCAAVI/AAAAAAAAARc/Is8Kni_WTO8/s400/P8130973.JPG" /><br /><br /><br /></span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-42892501704960243562008-08-03T10:24:00.006+01:002008-08-29T06:03:43.892+01:00Tapaâlai sanchai chha ? - scènes de la vie quotidienne<span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Kathmandu, Népal</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Dimanche 3 Août</span><span style="font-size:100%;"><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEuZGe-IsI/AAAAAAAAANk/5fGKttpdE9I/s1600-h/P7300914.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEuZGe-IsI/AAAAAAAAANk/5fGKttpdE9I/s200/P7300914.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233515250753348290" border="0" /></a><br /></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Parlons pétrole</span><span style="font-size:100%;">. Les queues se sont allongées dans les rues autour des stations essences ces dernières semaines, créant des embouteillages. Les hommes, car se sont à 90% des hommes, attendent regroupés sur les marches des magasins. Ou dans leur voiture. J’en ai vu dormir dedans ou jouer aux cartes à l’intérieur. Voilà comme un pays peut avoir une grande partie de sa population inactive, faisant la queue. La station essence près de chez moi est à 20 min à pied. La queue de motos et de voitures arrive presque jusqu’à chez moi. Au moins 500m de queue, et la queue ne désemplit pas, même de nuit. Les gens laissent leur voiture la nuit pour être sûr d’avoir un peu d’essence le lendemain. Mon voisin me commentait qu’il avait fait 4h de queue pour 3L d’essence. C’est 3L par moto. C’est la crise. Les rues sont plus faciles à traverser. Il y a beaucoup moins de voitures qu’auparavant. Ceci est le Naya Nepal, le Nouveau Népal.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEj-eU7KEI/AAAAAAAAANU/B4om5k47a6E/s1600-h/P7300917.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEj-eU7KEI/AAAAAAAAANU/B4om5k47a6E/s200/P7300917.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233503798180915266" border="0" /></a><br />Je regarde ces scènes d’un autre monde du pont de Jawalakel. Il n’est pas difficile de s’imaginer ce que seront nos pays dits « développés » dans quelques années. Ce seront les mêmes photos, sauf peut être que ceux qui feront la queue ne seront pas les plus pauvres ou avec les voitures dans le plus mauvais état.<br /><br /></span></div><span style="font-weight: bold; font-style: italic;font-size:100%;" ><br /><span style="font-size:85%;">La Mission des U.N. pour le Népal (UNMIN) est partie dans sa grande majorité. </span></span> <span style="font-weight: bold; font-style: italic;font-size:100%;" ><span style="font-size:85%;">Soixante et onze 4x4 sont à vendre.</span> </span><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><br /><br /></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><br /><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" >Pas de mer.</span></span><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" > Je vis dans </span><span style="font-size:100%;"><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" >un pays qui n’a pas de mer. C’est la première fois que je vis une telle situation maintenant que j’y pense. Tous mes voyages ont été baignés d’océan : El Salvador, Equateur… Y a toujours eu des montagnes aussi, donc pas de plat pays. Au Népal, il y a bien des montagnes, mais pas de mer.<br />Jeudi dernier, je regardais des photos d’une copine en Equateur, sur Internet. Des langoustes grillées, au bord de mer. J’ai salivé. En rentrant chez moi, j’ai acheté une boîte de thon. Je me suis dit que je le méritais.</span><br /><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">A la gym (et oui je m’y suis mise pour dépenser ce trop plein d’énergie), j’entends par enchantement « I am from Guatemala. It is in Central America. »</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- Hola, qué tal ? Soy Margot. Ça fait combien de temps que tu es au Népal (bordel, ça fait du bien de parler espagnol !)</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- Presque 2 ans.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- Comment tu fais sans poisson, fruits de mer et viande ? (Les latinos savent de quoi je parle !)</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- On est quelques latinos à travailler ensemble [ndrl : à l’ONU]. On se fait des soirées de ceviche, parrilladas, etc.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- C’est pas vrai ?!</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">- Oui. Donne moi ton numéro. Je t’appellerai la prochaine fois pour manger avec nous. »</span><br /><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Yessssssss !</span><br /></span></div></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Vendredi 1er Août, une éclipse solaire partielle</span><span style="font-size:100%;">. De 16.22 à 18.13pm. Apogée 17.24pm.<br />On me prévient 1h avant que le bureau fermera plus tôt exceptionnellement, à 15h. Normal, c’est jour d’éclipse solaire. Première bonne nouvelle de la journée.<br />Selon les astrologues, cette éclipse n’aura pas d’effets néfastes pour les personnes nées sous le signe du zodiac Taureau, Vierge, Balance et Verseau. Ouf. Deuxième bonne nouvelle de la journée. Je suis Verseau. Par contre pour le reste, les astrologues préviennent que ce serait plus prudent si ils ne regardent pas l’éclipse.<br />De toute façon, qui l’a vu ?<br /><br /></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Eclipse lunaire, le 7 août.</span><span style="font-size:100%;"> Le secrétaire du Comité pour la Fixation du Calendrier Népalais (ndrl : c’est sérieux, ça existe) a exprimé son inquiétude face aux éclipses. C’est de mauvaise augure d’un point de vue religieux avoir deux éclipses le même mois.<br />Même pour les Verseau ?<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEj-r9UThI/AAAAAAAAANc/k-iqyP1i3dg/s1600-h/P7300939.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKEj-r9UThI/AAAAAAAAANc/k-iqyP1i3dg/s200/P7300939.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233503801839996434" border="0" /></a><br /></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Je sais ce que tu veux.</span><span style="font-size:100%;"> Sur le moment, c’est plutôt énervant. Ce sont des <span style="font-size:100%;">conversations sans issue, qui tourne en rond. Les Népalais ont la fâcheuse tendance de </span>décider ce qui est le mieux pour toi. Ici, on n’a pas toujours ce qu’on veut et la qualité première à avoir, c’est de la patience. Voici des retranscriptions de conversations que j’ai eu, à l’identique.<br /><br />Après m’être perdu pendant 30 minutes dans les rues étriquées et en labyrinthe du centre de Patan (Lalitpur) sous une chaleur humide et au bord de m’évanouir pour cause de énième crise d’hypoglycémie, j’arrive enfin chez ma nouvelle prof de népalais.<br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><span style="font-size:100%;">Prof de népalais (PN): Qu’est ce que tu veux comme boisson froide ?<br />Moi : de l’eau, please.<br />PN : Mais qu’est ce que tu veux comme boisson froide ?<br />Moi : De l’eau, c’est parfait.<br />PN : Pepsi, Coke, Fanta, Sprite ?<br />Moi : de l’eau ça ira très bien.<br />PN : Tu veux un Coca Cola ?<br />Moi : Parfait.<br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">----------------------------</span></span><br /></div><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">C’était vendredi après-midi, l’après-midi de l’éclipse solaire. J’étais chargée de commander un gâteau à la Fuji Bakery près de chez moi pour l’anniversaire d’un ami. « Un gâteau au chocolat » nous avions décidé sur la mailing list « B-Day Mario ». Surtout pas de Forêt noire ! C’est noté.</span><br /><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Moi (M): Namasté. Je voudrais commander un gâteau au chocolat pour demain.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">The Baker (B): Qu’est ce que vous voulez ? Une forêt noire ?</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Non, je voudrais un simple gâteau au chocolat.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : un brownie ?</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Non, un gâteau au chocolat simple. C’est pour un anniversaire. Une copine a déjà commandé un gâteau au chocolat ici.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Tu ne veux pas une forêt noire ?</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Non, pas de forêt noire.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Pourquoi ? tu n’aimes pas les Forêts Noires ?</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Non, j’aime pas. J’aime pas les cerises confites.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Mais il n’y a pas de cerise dans la forêt noire. [sic]</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Je voudrais juste un gâteau au chocolat.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Et un gâteau aux carottes? au potiron? Au citron ? sinon, je peux faire des pains avec du chocolat. C’est comme ça regarde.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : je sais, je suis Française. Je veux un gâteau au chocolat.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : brownie ? forêt noire ?</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : J’aime pas la forêt noire. Le gâteau c’est pour un anniversaire. Un brownie c’est pas vraiment un gâteau d’anniversaire.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Je peux faire un brownie rond.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M : Va pour le brownie rond. C’est pour 12 personnes.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">B : Je n’ai pas de moule rond aussi grand.</span><br /></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">M. Va pour un brownie carré.</span></span><br /></div><span style="font-size:100%;">…<br /><span style="font-family:times new roman;">Et combien coûte la Forêt Noire ?</span><br /><span style="font-family:times new roman;">B : Ca coûte 900rp. Mais je ne crois pas que je pourrais faire une Forêt noire pour demain. On n’a pas de beurre et ni de chocolat.</span><br /></span><span style="font-style: italic;font-family:times new roman;font-size:100%;" >(M entre moi et moi : je ne vais pas lui demander comment il compte faire le brownie</span><span style=";font-family:times new roman;font-size:100%;" >.)<br /><br />Une cliente étrangère entre temps était rentrée dans le magasin. Elle s’approche du comptoir où je bavarde avec Monsieur the Baker, elle paye sa confiture, ouvre la porte, me lance un « désolée de vous avoir interrompu, j’ai pensé que vous en aviez pour longtemps. Bonne chance. »<br />- « Merci »<br /><br />Le lendemain, je vais chercher mon brownie carré comme gâteau d’anniversaire. En fait c’est un gâteau au chocolat, avec un peu de noix et des écorces d’orange sur le dessus.<br /><br />Parfois, j’aimerais bien avoir un enregistreur.<br /><br /></span><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;font-size:100%;" >Dimanche dernier, j’ai vu une femme en burqa dans Thamel accompagnée de son mari. </span><span style="font-size:100%;"><br /><br /></span><div style="text-align: right;"><span style="font-size:100%;"><br /></span></div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-7799900256948954942008-07-13T10:12:00.016+01:002008-08-29T06:05:49.117+01:00Un mois déjà !<span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Katmandou, Népal</span><br /><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >13 juillet 2008<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJvEAXGhgOI/AAAAAAAAAEY/SgLWIQDk7wI/s1600-h/P7050633.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJvEAXGhgOI/AAAAAAAAAEY/SgLWIQDk7wI/s200/P7050633.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231990902601384162" border="0" /></a><br /><div style="text-align: center;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;">S’installer.<br /><br /></span></div><div style="text-align: center; font-family: times new roman;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVGCx2pRI/AAAAAAAAAOs/4J1AQHgYGAg/s1600-h/P7050633.JPG"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVGCx2pRI/AAAAAAAAAOs/4J1AQHgYGAg/s200/P7050633.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233557804294776082" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">Buddha à Swayambu</span><br /><br /></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;">Voici un mois que je suis ici, dans la ville mythique de Katmandou (KTM). En un mois, je me suis installée petit à petit dans cette nouvelle vie et ville. Je me suis appropriée ma nouvelle chambre où je resterai les 4 prochains mois. J’ai accroché<span style="font-size:100%;"> des photos s</span>ur le mur, une carte du Népal pour savoir et apprendre à situer les lieux, quelques cartes postales pour colorer les murs blancs vieillis. Sur les portes, quelques stickers me rappellent quelques mots de vocabulaire népalais. J’ai rempli mon armoire en bambou de quelques Kurta, tunique colorée, que j’ai fait faire sur mesure chez le tailleur avec des tissus que j’ai glané. En effet, ici c’est presque impossible de trouver des vêtements à ma taille, à ma taille et carrure d’Européenne. Les femmes sont généralement plus petites mais surtout beaucoup plus fines, des épaules plus étroites.<br /><br />J’ai un grand lit maintenant. J’aime les grands lits car je peux y vivre dessus. Je n’y dors jamais seule : <span style="font-style: italic;">A Thousand Splendid Suns</span> de Khaled Hossini, <span style="font-style: italic;">The Mass Medias in post-1990 Nepal</span> et le <span style="font-style: italic;">Basic course of Spoken Nepali</span> ainsi que plusieurs revues y sont posés. Je peux poser ma tasse de café pendant que j’écris. Je peux m’étendre de travers pour lire le Kathmandu Post, journal népalais en anglais.<br /><br />Je vis dans la ville de Patan ou Lalitpur, c’est la même chose. C’est une banlieue de KTM. C’est un peu comme Montreuil pour Paris.<br />Patan, c’est le quartier des IONGs et de UN House. Y a quelques bars/resto pour expats assez « fancy ». On serait en France, on dirait « bobos ». Ça va, je ne suis pas trop dépaysée, sauf qu’au lieu que ce soit le periph’ qui sépare les deux villes, c’est la rivière Bagmati. Par contre, les bars un peu alternat’ sont au nord de KTM, c’est à dire tout à fait à l’opposée, dans un quartier qui s’appelle Lazimpat et où se trouvent la plupart des ambassades. Et puis y a « The » quartier «gringo» par excellence (il y en a toujours un) pour sortir et se restaurer et où se retrouvent les jeunes expatriés, les mélancoliques des années 70’, les gamins des rues, les marchands de tout genre. Bienvenue à Thamel, le paradis du touriste.<br />Mais la fête ce n’est pas celle de l’Amérique latine : A minuit presque tout est fermé et les gens rentrent chez eux.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7e2H6jFI/AAAAAAAAANs/5a52sKE0I20/s1600-h/P7240813.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7e2H6jFI/AAAAAAAAANs/5a52sKE0I20/s200/P7240813.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233529643092053074" border="0" /></a><br />Un peu comme le Periph’, la rivière et son pont créent un mur invisible. Patan est toujours considéré comme loin (c’est de l’autre côté de la rivière) et le centre de tout est Thamel et Lazimpat. Mes collocs et moi on est donc toujours en déplacement : les banlieusards vont à Paris sans problème, les Parisiens ont du mal à se rendre en banlieue. Mais KTM n’est pas Paris et n’est surtout pas de la même taille.<br /><br />Je suis donc souvent dans le taxi :<br />- <span style="font-style: italic;">Sidha and baya janus. Ruknus</span>. Aller tout doit puis à gauche, svp. C’est ici, merci.<br />- <span style="font-style: italic;">Koti ho ?</span> C’est combien ?<br />Si j’ai de la chance, je grimpe sur la moto avec nos voisins.<br /><br /><br />Ce matin, il pleut. Je crois que c’est la première fois depuis que je suis là que nous avons une matinée de pluie. Parfois, il pleut en début d’après-midi, mais jamais pour très longtemps. Généralement c’est en fin d’après-midi et tout au long de la nuit. Mais cette dernière semaine, il n’a presque pas plus. Les rues habituellement tachetées de flaques d’eau étaient sèches. Il a fait particulièrement chaud et humide, insupportable. On a eu une semaine avec les pieds propres. Incroyable !<br />Je vais profiter de ce dimanche matin sous la pluie pour écrire les semaines de retard, allongée sur mon lit. J’ai été bien paresseuse ses dernières semaines pour écrire. Je me suis allée à la vie nonchalante de KTM.<br /><br /></div><br /><div style="text-align: center;font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;">Katmandou, la ville, la vie, ses habitants.<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqxU9KKPkI/AAAAAAAAACI/4KMpYKTLow4/s1600-h/P7050626.jpg"><img style="cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqxU9KKPkI/AAAAAAAAACI/4KMpYKTLow4/s200/P7050626.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231688890716929602" border="0" /></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFkqSUD4jI/AAAAAAAAAO0/VZDMz-nFifg/s1600-h/P7050626.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFkqSUD4jI/AAAAAAAAAO0/VZDMz-nFifg/s200/P7050626.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233574919614489138" border="0" /></a><br /><span style="font-weight: bold;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;">En regardant Katmandou des hauteurs de Swayambu, on pourrait presque la confondre avec Quito. Les deux villes en effet ont quelques points en communs. Tout d’abord, il y a les hauteurs. Quito comme KTM se trouvent en altitude, dans une vallée entourée de montagnes. Certes la capitale équatorienne est bordée de montagnes beaucoup plus hautes que l’on aperçoit de n’importe quel point de vue de la ville. Elles permettent aux « Quiteños » de s’orienter. A Katmandou on n’aperçoit les montagnes que si on les cherche et si on est bien situé. La vallée est étendue et la ville s’étend sur toute sa largeur. Quito est beaucoup plus étroite. Swayambu est située sur une colline au milieu de la vallée, on pourrait le comparé au « Panecillo » de Quito.<br />Cependant, KTM est une ville beaucoup plus vivante. Les samedis et dimanches sont mouvementés et pleins de vie, même le samedi, le dimanche local, puisque ici la semaine commence le dimanche. Le samedi, c’est notre dimanche. Dimanche n’est pas férié. Ici, la semaine travaillée est de 6 jours.<br /><br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7gCGNIaI/AAAAAAAAAOE/fWmY_FfRwg8/s1600-h/P7300923.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7gCGNIaI/AAAAAAAAAOE/fWmY_FfRwg8/s200/P7300923.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233529663485976994" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;">Méandres et trésors cachés.</span> En s’aventurant et en se perdant dans les méandres de la ville, dans ses rues labyrinthes, on découvre des milliers de temples, non classés et non touristiques. Certains sont magnifiques mais salis par les hommes. On découvre des Pokhari , des bassins plus ou moins grands avec un temple ouvert en son centre. Très souvent, on ne voit plus l’eau de ces bassins, car recouvert d’algues épaisses qui retiennent les bouteilles en plastique et autres détritus à la surface (<span style="font-size:78%;">Photo ci-dessous, Pokhari de Patan</span>). En rêvant un peu, le temple au milieu du bassin propre ferait un parfait salon de thé où passer son après-midi en temps de mousson suffocant.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Les rues au quotidien.</span> Les poubelles qui s’entassaient depuis un mois, créant embouteillage et masquant les odeurs d’encens et de curry qui enivrent l’air, ont commencé à disparaître petit à petit, mais pas complètement, depuis deux semaines. Des tracteurs sont venus les ramasser. Les villageois qui accueillent la déchetterie ont accepté de rouvrir la route. Depuis 2 semaines, il n’y a plus de « banda », blocage de routes. Les esprits de contestation, ce besoin de s’exprimer, ce sont apaisés dans la vallée. Maintenant, c’est au tour du Terai, région du sud à la frontière avec l’Inde que les esprits s’échauffent.<br /><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Pétrole.</span> Le prix du carburant a énormément augmenté. Un litre du liquide coûte 100 roupies, 1 euro. Il se fait également rare dans les stations services. Pour aller au travail, je passe près d’une station-service. La rue est un gigantesque parking où une file de 150m de motos et leurs conducteurs attendent leur tour d’un côté, et de l’autre les taxis sur une longueur équivalente. Les conducteurs resteront la probablement plusieurs heures à attendre. Les plus riches achètent le carburant au marché noir, encore faut-il avoir ses contacts. Les taxis éteignent le moteur à chaque fois qu’ils s’arrêtent en pensant consommer moins d’essence. Malgré cette pénurie, les 4x4 continuent de pulluler. Ce sont des voitures de l’ONU, de la GTZ, de CARE, Plan, et autres ONGs. Très souvent, il n’y a que les chauffeurs à l’intérieur des 4x4 de l'ONU. On les aperçoit également sillonner la ville le dimanche, alors que le dimanche l’ONU ne travaille pas, suivant la semaine de 5 jours occidentale. L’autre jour, quelqu’un d’une ONG nous a ramené chez nous depuis Thamel dans sa voiture de fonction, qui a des gros stickers au nom de l’ONG sur la capot et les portières. J’avais jamais vu ça avant, le personnel utilisant les véhicules de fonction pour les affaires privées. Quand je demande au gars qui nous ramène s’il pouvait utiliser sa voiture au couleur de son ONG pendant son temps libre, il me répond:<br />- « Ben, c’est ma voiture de fonction. »<br />Ok, j’ai plus d’autres questions, c’est clair !<br /><br />Dans le Nepali Times de vendredi dernier, un lecteur écrit :<br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;">«</span><span style="font-size:85%;">I accept that the United nations is necessary for Nepal’s peace process and development.<br />But looking at the obscene salaries it pays its staff and the wastage of resources in driving<br />around in huge gas-guzzling SUVs, one wonders if it couldn’t do more if it spent less on itself.<br />At a time when the whole world is reeling under a fuel crisis, the UN should set an exemple by<br />reducing travel, using staff buses, bycicles, electric vehicles for delivery and generally cutting<br />down on its carbon footprints. » (<span style="font-style: italic;">Nepali Time , 4 juillet 2008</span>) </span><br /></div></div><div style="text-align: justify;font-family:times new roman;"><br />J’ai eu l’occasion de rentrer dans l’énorme complexe de « UN House », qui se trouve à peu de pâtés de maison de Equal Access, à Patan. Dans le parking, il y a beaucoup de voitures citadines garées, inutilisées qu’on ne voit jamais en ville et à peine quelques 4x4, puisque le reste parcours la ville. Certes, les rues ne sont pas dans le meilleur état qu’il soit, mais ceci ne justifie pas l’utilisation des 4x4. Par ailleurs, une grande partie des rues de la ville ne sont pas plus larges que des chemins.<br /><br /><br /><br /><span style="font-weight: bold;">KTM, une ville en développement.</span> Il reste beaucoup d’espaces « vides », non construits. En attendant, dans ces espaces poussent du riz, du mais, ou bien des herbes folles. Certaines rues sont très étroites et piétons, motos, voitures, vélos et commerçants se les partagent. On imagine mal comment KTM va supporter le "développement", lorsque tout le monde aura une voiture. La ville n’a pas planifié le développement futur - mais déjà relativement présent - de son parc automobile. On ne peut qu’imaginer une ville cyclable, ce qui est déjà pas mal le cas.<br /></div><br /><div face="times new roman" style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7fQ61MQI/AAAAAAAAAN0/Ue3R2Rj1X0w/s1600-h/P7240816.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7fQ61MQI/AAAAAAAAAN0/Ue3R2Rj1X0w/s200/P7240816.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233529650284933378" border="0" /></a>Les motos et vélos sont partout. Parfois on se croirait sur une piste de Racing de motos ou au tour de France, mais sans la vitesse. On transporte de tout sur les vélos : foin, nourriture, tissus, tubes, et marchandises et du matériel de construction.<br />On s’étonne de voir des personnes chargeant de lourdes charges de marchandises à la force de son dos. Les fardeaux sont transportés sur le dos, fagotés par une corde reliée à une lanière tirée sur le front du chargeur. J’ai vu un vieux monsieur chargé un frigidaire, plus grand que son corps sec et menu. Il est étonnant que les animaux ne soient pas utilisés pour le transport de marchandises, comme on le voit en Amérique latine. Il n’y a pas de charrettes, du moins c’est exceptionnel d’en voir, et elles sont tirés par un vélo ou par une partie de tracteur. Pas de chevaux ou d’ânes, ni les buffles, taureaux ou vaches qui se promènent librement dans les rues ne sont mis à contribution.<br /></div><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;">Le trafic peut être horrible, bien que ce n’est pas encore comparable aux embouteillages parisiens. Très peu de signalisation, des sens interdits connus seulement</span><span style="font-size:100%;"> des conducteurs, des agents de la circulation, très souvent impuissants et passifs, regardent béats les bus et les taxis chevaucher les lignes imaginaires des rues et s’arrêtant où bon leur semble, créant une ville chaotique mais qui cependant marche. Je n’ai pas encore vu un seul incident depuis que je suis là, ce qui semble extraordinaire par la manière dont les gens conduisent, par le « manque » de r<span style="font-family:times new roman;">ègles. </span><br /></span></div><div style="text-align: justify; font-family: times new roman;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Il m’est arrivé de voir une voiture percutée un moine Bouddhiste sur un vélo. Celui-ci est tombé et s’est relevé continuant son chemin. Je n’ai pas vu non plus aucun piéton heurté, bien que les voitures passent souvent à quelques millimètres de ceux-ci. On m’a dit que des accidents arrivent, qu’un bus renverse un piéton. Dans ce cas, la foule se jette sur le piéton pour le dégagé de la route et le protéger car un piéton renversé coûte cher au fautif. Il vaut mieux le tuer car le fautif devra payer toutes les dépenses hospitalières liées à l’accident jusqu’à la fin de sa vie. Il est donc plus économique de repasser sur le corps blessé pour s’assurer qu’il sera bien mort. Alors, le fautif ne paiera qu’un dédommagement à la famille du défunt, beaucoup moins cher que les dépenses hospitalières à vie.</span></span><br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">"Bus torched after driver tries to kill biker"</span></span><br /></div><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;">Kathmandu, Aug 5 - Enraged locals and passengers Tuesday morning<br />torched a public vehicle at </span><span style="font-size:85%;">Bijulibazaar, accusing the bus driver of attempting<br />to run over a biker by reversing his vehicle. </span><br /><span style="font-size:85%;">The incident occurred when a public bus heading toward old bus park from<br />Bhaktapur </span><span style="font-size:85%;">rammed into a motocycle heading in the same direction,<br />injuring the bike rider. </span><br /><span style="font-size:85%;">Eyewitnesses claimed that soon after hitting the two-wheeler, the driver<br />attempted</span><span style="font-size:85%;"> to run over him by reversing the vehicle.</span><br /><span style="font-size:85%;">The fire set by irate locals has completely damaged the vehicle (...) </span><br /><span style="font-size:85%;">Traffic police said such kinds of incidents occur due to weak law enforcement. </span><br /><span style="font-size:85%;">(<span style="font-style: italic;">The Kathmandu Post, Wed. 6 August 2008</span>)<br /></span></div><br /><br /></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7fhdkIgI/AAAAAAAAAN8/35M5AxxnzUc/s1600-h/P7240824.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKE7fhdkIgI/AAAAAAAAAN8/35M5AxxnzUc/s200/P7240824.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233529654725583362" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;">S<span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">es gens.</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;"> Les rues sont très colorées par les vêtements des femmes. Des kurtas et des saris de couleurs brillantes se promènent dans les rues. Il est drôle de savoir que la pudeur locale demande à ce que les épaules des femmes doivent toujours être couvertes, alors que les saris laissent entrevoir dos et estomacs. Contrairement à l’Amérique latine, on voit que très peu de femmes enceintes ou chargeant des bébés. Peut-être que c’est parce que les femmes sont souvent recluses chez elles, disons pour être précis dans la maison de la famille de son mari, ou bien c’est parce que les larges kurtas et pantalons bouffants et saris cachent les grosseurs, que ces femmes enceintes sont « invisibles », car la population népalaises augmentent rapidement. Le secrétaire du ministère de la Santé et de la Population vient d’annoncer que si rien n’est fait, en 31 ans la population du Népal aura doublé, soit 56 millions de personnes, si on ne ramène pas le niveau de fécondité à 2,1 (au lieu de 4.1 actuellement).</span></span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVE4INTbI/AAAAAAAAAOM/Gw6ApVeFJQ8/s1600-h/P7050586.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVE4INTbI/AAAAAAAAAOM/Gw6ApVeFJQ8/s200/P7050586.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233557784255876530" border="0" /></a><br />Il reste encore difficile pour moi de définir et de décrire cette ville. Certains regrettent son « développement », souvent des nostalgiques des années 70’, d’autres l’adorent. Je ne me situe ni d’un côté ni de l’autre. Par contre, je ne dirai pas qu’elle est insupportable. Je peux affirmer que La Paz, Bolivie, est insupportable mais pas KTM. Ce que je peux dire c’est que c’est une ville qui se laisse vivre. Il faut juste apprendre à faire avec. Apprendre à traverser la rue, se laisser stalomé par les motos et les vélos, en gardant toujours un pas régulier, car c’est les motos et vélos qui te contourneront et pas le contraire. C’est comme les vaches : ce sont les véhicules qui les éviteront et pas le contraire. On ne dérange pas une vache qui se repose au milieu de la route. D’ailleurs, la circulation ne dérange pas les vaches, et elles ne sont pas inquiétées par les klaxons et les voitures roulants à quelques centimètres.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Les autres</span>. Je crois que je ne peux parler de KTM sans mentionner d’autres habitants qui l’habitent. Les chiens et les corbeaux, les « house crows » (je connais leur nom car j’ai acheté le livre des oiseaux du Népal). Il y a beaucoup de chiens à KTM. Ils dorment toute la journée jusqu’à 18h. A 18h, ils étirent leurs pattes et se réveillent doucement. A 21h, c’est la fête.<br />Quant aux corbeaux, ils se réunissent au moment où l’air commence à se rafraîchir vers 18h. Des hordes de corbeaux se regroupent dans les arbres immenses en croassant. A ce moment précis, on se croirait dans un film d’Hitchcock.<br />Maudits corbeaux et autres oiseaux qui me réveillent chaque matin à 5h du mat !<br />Les singes, c'est une autre histoire.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Nouveaux Voisins</span>. Depuis maintenant au moins deux semaines, nous avons de nouveaux voisins, une dizaine. Des travailleurs du Terai, région sud du Népal, à la frontière avec l’Inde. Ils sont là pour refaire la route de notre quartier. Toute la journée ils remplissent les trous avec des cailloux. Il y a parmi eux des gamins. Maintenant, ils sont dans la phase «goudronnage». Chaque matin juste derrière l’école, ils font un feu sur lequel ils mettent des bidons en fer découpé et dans lesquels ils font fondre le goudron. Une énorme fumée noire et toxique s’échappent. Aucun ne porte un masque. Le soir, ils viennent dormir en face de chez nous dans une maison qui n’a jamais été terminée : il y a que le sol et le toit du premier étage. Quand je rentre, il y a toujours le plus jeune (une dizaine d’années, pas plus) qui prépare un feu pour cuisiner pour les autres.<br />- "<span style="font-style: italic;">Namasté</span>", bonjour.<br />Ca doit être une famille entière. Le soir et le matin au réveil, ils chantent, réveillant Natalie qui a sa fenêtre donnant du côté de la rue.<br /><br /><div style="text-align: center;"><br /></div><br /></div><div style="text-align: center;"><span style="font-weight: bold;">Premiers pas, premières excursions.<br /><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVFzg2ziI/AAAAAAAAAOk/g4ja4nRq_4k/s1600-h/P7060690.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVFzg2ziI/AAAAAAAAAOk/g4ja4nRq_4k/s200/P7060690.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233557800196951586" border="0" /></a><span style="font-size:78%;">Détails des portes et fenêtres d'un temple bouddhiste à </span><span style=";font-family:times new roman;font-size:78%;" >Bodhnath</span><br /></div><div face="times new roman" style="text-align: justify;"><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:times new roman;">Deux semaines après mon arrivée, je me décide enfin à faire la vraie touriste. Fini les petites promenades aux alentours de la maison ! Ma nouvelle résolution est de visiter un endroit chaque week end. Ce n’est pas parce que je ne suis plus en Amérique latine que je vais perdre mes bonnes habitudes ! Les 2 premières semaines, je les ai consacrées à m’installer au sens large du terme, c’est-à-dire à faire connaissance avec la ville, apprendre où se trouvent les choses dont je pourrais avoir besoin pour la vie quotidienne (supermarché, rue des appareils photos, tailleurs, salon de beauté, librairie, bibliothèque sur les médias, etc.)</span><br /><span style="font-family:times new roman;">J’ai donc fait la touriste. J’ai parcouru pas mal de rues. J’ai visité Patan Durbar Square qui se trouve à 10 min de marche de la maison et Kathmandu Durbar Square. Et puis dans les alentours de Katmandou (KTM), je me suis aventurée dans le temple de Swayambunath perchée sur une colline à l’ouest de KTM, les bûchers de crémation de Pashupatinath, ville de pèlerinage baignée par Bagmati, rivière sacrée et polluée, et Bodhnath, sanctuaire bouddhiste peuplé par de nombreux Tibétains ayant fui l’invasion chinoise. Et puis, le Parc National de Shivapuri et ses couvents bouddhistes.</span><br /></span></div><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqtDpST-4I/AAAAAAAAAB4/z9jR-4b0bqc/s1600-h/P7050601.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 139px; height: 186px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqtDpST-4I/AAAAAAAAAB4/z9jR-4b0bqc/s320/P7050601.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231684195278125954" border="0" /></a><span style="font-size:78%;">Tree temple - Kathmandu Durbar Square</span><br /></div><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >KTM Durbar Square</span><span style="font-family:times new roman;">. Pas très loin. Me voilà lancée dans KTM. Je ne comprends toujours pas comment marche les bus, alors je paresse en levant la main pour prendre un taxi. Direction Durbar Square avec Tom, un de nos voisins, un Américain fraîchement descendu de l’avion. C’est samedi, jour férié.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Il n’y a pas beaucoup de monde et nous devons être quasi les seuls touristes (la saison touristique est terminée). D’ailleurs, on nous remarque et on essaye de nous vendre un jeu d’échec en bois de santal. </span><br /><span style="font-style: italic;font-family:times new roman;" >- Malai chhaidaina</span><span style="font-family:times new roman;">, j’en n’ai pas besoin.</span><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">En découvrant les temples, qu’ils soient bouddhistes ou hindous, on ne peut que s’émerveiller devant les peintures et les coloris des statues et les peintures des bordures des fenêtres et portes. Et puis, le travail du bois. Comment ces murs en bois ont pu résister tant d’années aux pigeons, à la pluie, au chaud, au froid et aux hommes ? Il est impensable en effet, qu’il y ait un travail de préservation pour le moment, même si la plupart de ces temples sont classés par l’UNESCO comme patrimoine mondial de l’humanité.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Les cloches tintent de partout et l’air est chargé d’encens. Les « holy men », personnages gris, sont perchés sur les gradins des temples, la tête légèrement en arrière dû au poids de leurs dreadlocks.</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqtDbrKDKI/AAAAAAAAABw/gdlZ81MGKdM/s1600-h/P7050592.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 155px; height: 207px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJqtDbrKDKI/AAAAAAAAABw/gdlZ81MGKdM/s320/P7050592.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231684191624236194" border="0" /></a><span style="font-size:78%;">Détails d'une entrée de temple à KTM Durbar Square</span><br /></div><br /><span style="font-family:times new roman;">On se met à marcher vers la colline de Swayambu, ou « temple des singes », après 45 minutes de marche à travers la ville et un quartier Dahit (les intouchables). Enfin un peu d’ombre et d’air frais ! On monte les marches. Un gamin commence à nous parler, nous demander d’où on vient, etc. Il parle très bien anglais, sûrement mieux que moi. On découvre qu’il veut nous guider. « Non merci ».</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Du sommet, on arrive à voir une grande partie de la Vallée.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Il y a pas mal de gens au sommet. Ce sont vraiment des lieux sacrés vivants. On y mange, on joue aux cartes, on fait une sieste…</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFkqoJkA4I/AAAAAAAAAO8/oAMuaMm40fs/s1600-h/P7060678.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://2.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFkqoJkA4I/AAAAAAAAAO8/oAMuaMm40fs/s200/P7060678.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233574925476037506" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">Stupa de Bodhnath<br /><br /></span><div style="text-align: right;"><br /></div></div><div style="text-align: center;"><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Bodhnath.</span><span style="font-family:times new roman;"> Le lendemain, l’anniversaire du Dallai Lama nous fait aller à Bodhnath, quartier tibétain où se </span><span style="font-family:times new roman;">trouve la plus grand stupa du pays. Il fait chaud, extrêmement chaud. Pourtant on y est allé tôt, à 9h, après un bon petit-déjeuner chez Mike’s Breakfast. Je suis maintenant avec Brian, doctorant en ethnologie de l’Université d’Hawaii, et Mario, un Californien toujours à vélo. Finalement on est déçu, on pensait voir plus de festivité. Peut-être que c’était plus folklo l’après-midi. Je remarque les vêtements différents portés par les Tibétaines : pas de saris, ni de kurta, mais une jupe longue et un tablier rayé.</span><br /></div><span style="font-family:times new roman;">Après plusieurs limonades fraîches et une balade dans les ruelles, Mario nous laisse et Brian et moi décidons d’aller découvrir Pashupatinath, à pied bien sûr ! 45 minutes de marche à la limite de la ville, entre maisons d’un côté et rizière de l’autre.<br /><br /></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVFeMislI/AAAAAAAAAOc/UpF_0NY86aE/s1600-h/P7060698.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SKFVFeMislI/AAAAAAAAAOc/UpF_0NY86aE/s200/P7060698.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233557794474603090" border="0" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;">Vue de Pashupatinath</span><br /></div><span style="font-family:times new roman;"><br /></span><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJrBxLT8mwI/AAAAAAAAAD4/QHyBQlnpLJ4/s1600-h/P7060707.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJrBxLT8mwI/AAAAAAAAAD4/QHyBQlnpLJ4/s200/P7060707.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231706967738456834" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Pashupatinath</span><span style="font-family:times new roman;"> est une ville de pèlerinage hindou surtout connu pour ses </span><span style="font-family:times new roman;">bûchers. Pour y arriver, on traverse un bout de forêt. Il y a une quantité de singes, certains semblent agressifs. On m’a dit qu’il faut faire attention aux singes, ils mordent, griffent et attaquent si on a un peu de nourriture dans les mains. Ce n’est pas un truc de touristes peureux, non, non, même les Népalais les évitent et les surveillent du coin de l’œil. On les craint autant que les chiens.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">La rivière Bagmati se trouve en contre bas. Les bûchers sont sur la rive. On aperçoit les fumées s’élever. Des corps attendent leur tour, enveloppés de tissus jaunes. Des hommes s’attèlent à faire vivre le feu, à retourner les corps. Les cendres seront jetées dans la rivière sacrée pour le dernier voyage. On reste sur le pont, observant ce drôle de remue-ménage. Les gamins utilisent la berge pour plonger dans la rivière.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">C’est incroyable comme la vie et la mort cohabite dans un même endroit.<br /><br /></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJq8ELaKm2I/AAAAAAAAADA/9UldLVlTfwA/s1600-h/P7060669.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 147px; height: 196px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJq8ELaKm2I/AAAAAAAAADA/9UldLVlTfwA/s320/P7060669.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231700697112288098" border="0" /></a><br /><span style=";font-family:times new roman;font-size:78%;" >Moine bouddhiste sur la Stupa de Bodhnath</span><br /></div><br /><span style="font-family:times new roman;">Aujourd’hui il doit faire 35°C et 90% d’humidité. On sort en passant devant la maison de retraite pour pauvres, juste derrière les bûchers.<br /><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-family:times new roman;"><span style="font-weight: bold;">Un peu plus loin de KTM....</span></span><br /></div><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-family:times new roman;" >Buddha Nilkhanta et Shivapuri</span><span style="font-family:times new roman;">. J’ai besoin de voir du vert, des arbres, de marcher, tant pis s’il faut que j’y aille seule. Et ben non, Nicole (ma coloc), Tom et Brian sont de la partie. On va au Parc National de Shivapuri. Et cette fois-ci, voyage 100% en bus. Yeah !</span><br /><span style="font-family:times new roman;">On commence notre marche à Buddha Nilkhanta, village connu pour sa Shiva co</span><span style="font-family:times new roman;">uchée sur un tapis de serpents. C’est samedi, il y a beaucoup de gens faisant la queue, pieds nus, pour offrir à Shiva, fleurs, fruits et argent. Un homme se charge de mettre un peu d’ordre dans tout ça. J’ai envie de prendre en photo les centaines de chaussures à l’entrée de Shiva, mais je n’ose pas.</span><br /><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJvJprTx3DI/AAAAAAAAAEo/1HYGrEIJSqA/s1600-h/IMG_1210.jpg"><img style="cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJvJprTx3DI/AAAAAAAAAEo/1HYGrEIJSqA/s200/IMG_1210.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231997109958466610" border="0" /></a><br /></div><br /><span style="font-family:times new roman;">Ce matin, je me suis bien préparée pour cette marche en forêt tropicale: chaussures de trek, pantalon long en coton avec de la corde en bas pour éviter l’ascension des sangsues, casquette, et lunette de soleil. On monte, on monte. On se dit qu’on pourrait aller jusqu’au sommet de Shivapuri, on est dans les temps. L’humidité ambiante fait monter le thermomètre.<br /><br /></span><span style="font-family:times new roman;">Après plusieurs marches, on arrive à un monastère Bouddhiste. On nous salue. On </span><span style="font-family:times new roman;">dem</span><span style="font-family:times new roman;">ande si il y a à manger, il est 11h30. Les moines et les sœurs viennent de finir de manger, mais il reste à manger et c’est encore chaud. On se lave les mains, et on se sert dans les grandes casseroles du riz, des légumes, du poulet au gingembre, et du Dhal (lentilles). On s’assoit sur les bancs face à face. C’est rigolo, a</span><span style="font-family:times new roman;">pparemment les moines ne mangent pas l’un en face de l’autre mais l’un à coté de l’autre. On s’arme de notre main droite et on plonge les doigts dans les assiettes. On se ressert même. C’est bon ! je n’ai jamais mangé des carottes aussi bonnes.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">- </span><span style="font-style: italic;font-family:times new roman;" >Koti ho ?</span><span style="font-family:times new roman;"> C’est combien ?</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Ce qu’on veut.</span><br /> <br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJq8EmxqDCI/AAAAAAAAADY/sqgNQultljc/s1600-h/P7120767.jpg"><img style="cursor: pointer; width: 191px; height: 143px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJq8EmxqDCI/AAAAAAAAADY/sqgNQultljc/s320/P7120767.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231700704458574882" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJrBxJwGCUI/AAAAAAAAAEA/r8B0gfOJWOw/s1600-h/P7120777.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="http://3.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJrBxJwGCUI/AAAAAAAAAEA/r8B0gfOJWOw/s200/P7120777.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5231706967319644482" border="0" /></a><br /><span style="font-family:times new roman;">A 13h commence une cérémonie. Je n’ai pas très bien compris pour quelle occasion. </span><span style="font-family:times new roman;">Je crois que c’est le jour où Bouddha est arrivé au Népal, un truc dans le genre. On assiste à la cérémonie, assis par terre dans un coin. Les moines et les sœurs se laissent photographier sans problème. Les chants répétitifs (très beau) et les tambours sont entraînants. On distribue du thé, des pommes, des gâteaux. On nous en propose.</span><br /><br /><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">On décide de continuer notre marche vers le sommet. Quelque chose est en train de me piquer sous mon pantalon. Je suis devenue parano depuis la dernière fois, alors je vérifie ce que j’ai : merde une sangsue !</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Pourquoi moi ? Je suis en chaussure montante et Nicole est en tong, bordel !</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Mais qu’est ce que c’est moche une sangsue et quelle idée de se déplacer de cette façon ! Ça ne pourrait pas se déplacer comme tous les vers ?</span><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">Il fait trop chaud et il va commencer à pleuvoir. On décide de redescendre boire une bière fraîche. Nicole nous devance car elle a quelque chose à faire. Nous trois, on descend tranquillement. Au village on trouve un endroit où se poser.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">- </span><span style="font-style: italic;font-family:times new roman;" >"Dui tisso beer, please</span><span style="font-family:times new roman;">". Deux bières fraîches, s’il vous plaît.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">La dame pose les 2 grandes bouteilles et 2 verres sur la table, un en face de Brian et un autre en face de Tom. Je suis sans verre.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">- "Un autre verre, s’il vous plait. "</span><br /><span style="font-family:times new roman;">La dame pose le troisième verre en face de Tom. Les femmes ne boivent pas. Désolée, je crois que je vais même fumer. Na ! Discrètement bien sûr…</span><br /><br /><span style="font-family:times new roman;">Dans le bus, sur le chemin du retour, un vieux monsieur content de pouvoir parler politique en anglais nous tape la discute, enfin pas à « nous » mais à eux, les hommes qui m'accompagnent, Brian et Tom. La seule fois qu’il me parle c’est pour me demander :</span><br /><span style="font-family:times new roman;">- "Comment va Sarkozy ? "</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Finalement, il peut continuer à parler politique qu’avec les Américains, ça ne me dérange plus.</span><br /><span style="font-family:times new roman;">Je préfère regarder par la fenêtre et laisser les hommes parler entre eux.<br /><br /></span></div><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dzaghRruBIzQ2ksrJGUxeN3j2Q7_eFFo4IiZ8MxLV_R_gQ3kysmutNA59uKKk-TEjzV_QpZNWSM8EjbYuz4Sg' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-10971614217993720792008-06-22T08:22:00.000+01:002008-12-11T06:04:53.351+01:00Première semaine à Katmandu<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJgSxPqO_8I/AAAAAAAAAAM/GZyTVH0SAVw/s1600-h/maison+vue+du+potager.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="http://1.bp.blogspot.com/_4oAJbozuHTo/SJgSxPqO_8I/AAAAAAAAAAM/GZyTVH0SAVw/s320/maison+vue+du+potager.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5230951604417396674" border="0" /></a><br /><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Dimanche 22 juin 2008</span><br /><br />Après plusieurs heures de vol et un voyage un peu chaotique, me voilà à Katmandu, sans ma valise. Elle arrivera 4 jours plus tard, intacte. Gemma, une anglaise de 29 ans qui va travailler et va vivre avec moi pendant 10 jours, avant de partir pour d’autres horizons, est venue me chercher à l’aéroport. On prend un taxi et on se dirige vers ce qui va être ma nouvelle maison pour les 5 prochains mois. Mon arrivée est un peu « surnaturelle » : devant chez nous il y a une tente où est célébré un mariage. Je fais un somme, bercée par la musique traditionnelle.<br /><br /><br /><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">La maison, etc.</span><br />La maison est très belle et très agréable, dans un quartier tranquille mais non isolé. Ceci est une première agréable surprise. De manière générale, je peux dire que je suis très agréablement surprise par le Népal.<br />Nous avons un potager et un jardin qui encercle la maison. Tous les matins, je prends mon café, assise sur les marches de la terrasse qui donne à l’est. C’est à cet endroit même où je suis en train d’écrire actuellement. C’est aussi de là, que j’ai vu l’autre matin, un serpent se balader dans le potager.<br />Le soir, en rentrant du travail, je prends un petit verre sur les fauteuils de la terrasse donnant au sud.<br /><br />Cependant, ce n’est pas si paisible que ça la nuit. Il y a plein de bruits : les corbeaux actifs de nuit se déplacent en bande en « chantant », et les chiens aboient à tour de rôle. Les moustiques, malgré les moustiquaires à chaque fenêtre, sont aussi parfois un problème et ne m’ont pas laissé dormir les premières nuits. Mais maintenant j’ai acheté de l’anti-moustique.<br /><br />Mes colocataires s’appellent Gemma (UK), Natalie (Australie) et Nicole (USA). Elles sont très sympas. Mes colocs font des recherches pour leurs thèses ou travaillent avec des ONGs. Gemma part jeudi prochain. Isabelle, la plus ancienne des colocataires, rentre aujourd’hui d’une mission. Elle est Suisse, mais non francophone. Je vais donc parler du matin au soir en anglais.<br /><br />A la maison, nous avons Internet de 18h à 9h, tous les jours. Nous n’avons pas d’électricité dans le quartier les mardis de 14h à 18h, les jeudis de 18h30 à 21h et les samedis de 19h à 21h30, Tout est organisé, même les coupures de courant !<br /><br /><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Banda</span><br />Les <span style="font-style: italic;">banda</span>, grèves et blocages de rue, sont très fréquents, je dirai même que c’est presque quotidien. Il y en a une pour tout, comme si les gens utilisaient n’importe quel prétexte pour avoir l’opportunité de s’exprimer.<br />Un mort dans un accident de voiture : les gens organisent immédiatement une banda.<br />Le prix du pétrole augmente et le gouvernement refuse d’augmenter les prix des taxis et des bus : banda. <br />Aujourd’hui une banda à durée indéterminée a commencé.<br />Alors, tout devient compliqué : plus aucun moyen de se déplacer dans la ville, comme aujourd’hui où j’ai dû annulé une sortie. Cela a un côté agréable : les rues sont vides et on peut marcher sans problème ou bien, pour ceux qui en ont, circuler à vélo facilement.<br />Pour aller à Equal Access ce n’est pas un problème pour moi, j’habite à 20 minutes de marche.<br /><br /><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Trafic</span><br />Vélo, motos, voitures, piétons et vaches arrivent à « vivre » ensemble, malgré des rues étroites et étriquées. Les motos et vélos contournent les piétons qui traversent la rue. Vaches, veaux et buffles se baladent librement dans les rues et prennent souvent comme aire de repos, le milieu de la rue. Je ne comprends pas encore si elles appartiennent à quelqu’un ou si elles sont libres. Il n’y a presque pas de feu de signalisation. Le peu de routes goudronnées sont majoritairement en très piteux états et le reste des rues est en terre, et elles deviennent alors rapidement des fleuves de boue quand il pleut.<br /><br />Les maisons sont principalement en briques rouges et les rues colorées par les tissus des vêtements que les femmes portent élégamment.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Il flotte dans l’air des odeurs de curry et d’encens</span>, sauf quand on passe à côté des poubelles qui s’entassent dans la rue pour cause de blocage de l’entrée de la déchetterie. Les habitants du quartier où se trouve la déchetterie bloquent son accès. En échange du dommage occasionné d’héberger les poubelles de la ville, ils demandent la construction d’écoles par le gouvernement. Malheureusement, le gouvernement a dit non et les poubelles continuent de s’accumuler et à pourrir dans les rues. A la première pluie, les rues deviennent des rivières de déchets et de boue.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Ma première semaine a été très remplie</span> et je n’ai pas vraiment eu le temps d’écrire calmement. Bien que je n’aie pas encore véritablement visité KTM, j’ai fait beaucoup de rencontres. Ça aide d’avoir des colocataires. Il y a toujours des amis à la maison.<br /><br />J’ai connu notre voisin, un Italien qui a une fabrique de bijoux, et ses associés Népalais. Ils ont d’ailleurs fait un bordel pas possible lors du match Italie-France (qui commençait à minuit), donc les prochains matchs avec l’Italie j’irai les voir chez mes voisins, au moins je ne serai pas « réveillée » par le bordel !<br />J’ai connu des Français, dont une fille qui travaille dans la United Nations Mission In Nepal (UNMIN) comme UN Volunteers et qui a fait mon master l’année dernière ; c’est mon directeur de mémoire qui m’a donné son adresse mail ; elle bosse à Pokhara, donc avant que la mission se termine dans un mois, je profiterai pour aller la voir et connaître cette ville. Elle m’a fait connaître d’autres Français (ONU, Alliance française, etc) à l’occasion de la fête de la musique organisée par l’Alliance française. J’ai beaucoup marché ce jour-là, banda oblige, ce qui m’a permis de commencer à apprendre à me repérer, car ici les rues n’ont pas de nom.<br /><br />J’ai aussi été à une expo de peintures, à une soirée où il y avait pleins d’ « expat », au restaurant, à des dîners… A l’expo de peinture, j’ai connu une fille américaine qui a été en Equateur et dont on a des amis en commun. Le monde est très petit ! je pense même l’avoir rencontré là-bas, car elle m’a dit avoir connu une fille qui travaillait à l’UNESCO mais dont elle ne se souvient plus, justement chez cette amie en commun. J’ai connu aussi un autre Américain, qui a bosser pendant un an à Otavalo comme manager d’une Hacienda.<br /><br />Gemma a organisé une « sari party » pour fêter son départ à la maison vendredi dernier avec tous les collègues de EA. Elle avait prévu un service de catering, donc on a eu pas mal à manger et à boire. Moi j’ai fait des pizzas. C’est d’ailleurs en allant chercher de la farine dans un petit magasin, sous la pluie, que j’ai eu ma première expérience de sangsue. J’ai senti quelque chose qui me piquait au mollet et machinalement, j’ai donné un coup en pensant que c’était un moustique. C’est en voyant que ça me grattait énormément et que j’avais une grosse tâche de sang, que j’ai su que ce n’était pas un moustique. Après ça, je suis devenue un peu parano et je regarde mes jambes à peine je sens quelque chose. Durant cette soirée sari, j’ai pu danser sur les tubes hindi du moment.<br /><br />Je commence à apprendre mes premiers mots en Népalais : bonjour : <span style="font-style: italic;">Namasté</span> ; à gauche : <span style="font-style: italic;">baya</span> ; à droite : <span style="font-style: italic;">daya</span>, tout droit : <span style="font-style: italic;">sidha</span> ; à bientôt <span style="font-style: italic;">Pheri betonla</span>.<br /><br />C’est dur de retenir tous les nouveaux mots qu’on essaye de m’apprendre. Mais je me suis fait photocopier deux bouquins de grammaire népalaise pour débutant. Faut que je commence à potasser, car c’est vraiment frustrant pour moi de ne pas pouvoir communiquer dans la langue du pays.<br /><br />A EA tout se passe bien, disons que ma première semaine a été intéressante, bien que je sois encore un peu perdue. On m’a présenté les 45 personnes qui y travaillent, tous des Népalais. L’équipe est plutôt jeune. L’équipe en général est très sympa et je me suis fait quelques ami-e-s. Les gens sont très accueillants, je ne me suis pas encore sentie « seule ».<br />Je communique en anglais principalement. Je me remets donc à l’anglais petit à petit.<br />Les réunions sont moitié en anglais mais également beaucoup en népalais.<br /><br />L’accent népalais n’est pas toujours très compréhensible et ça me demande beaucoup d’effort de concentration. Je rentre donc assez crevée à la fin de la journée.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Je ne suis toujours pas malade</span>. Je mange à chaque repas des plats tibétains, indiens, népalais, assez épicé en général. Je pense que ce curry va vite me fatiguer. Comme en Equateur, y a beaucoup de riz, patates… Cependant, je ne mange pas autant de viande : la majorité des plats sont végétariens, par l’influence de la religion hindu.<br /><br />Je commence à apprendre les règles du « savoir-manger » : on mange avec sa main droite, jamais avec la gauche considérée comme impure (c’est celle qu’on utilise pour se nettoyer aux WC). On ne rentre jamais dans la cuisine d’autrui car on rend la nourriture impure. On ne touche pas non plus le plat de quelqu’un d’autre, pour les mêmes raisons.<br />Aux WC, il n’y a pas de papiers en général, mais un pommeau de douche pour se nettoyer, d’où la règle de la main droite lorsque l’on mange.<br /><br />Il fait chaud et humide quand il ne pleut pas. Même si il pleut, il ne fait jamais froid. Je vis avec les fenêtres ouvertes. Il pleut presque tous les jours en soirée. C’est reposant de dormir avec le bruit de la pluie.<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-58658096091162418262006-10-05T10:47:00.000+01:002008-08-08T10:55:18.333+01:00Desde La Paz<div><span style="font-weight: bold;">Desde La Paz, Bolivia</span><br /><span style="font-weight: bold;">5 Octobre 2006</span><br /><br />Hola <a rel="nofollow" ymailto="mailto:amig@s" target="_blank" href="mailto:amig@s">amig@s</a>,<br /><br /></div> <div> </div> <div><span style="font-style: italic; color: rgb(102, 0, 204);">La Paz n'a rien de pacifique. C'est le caos et le grand bordel. Je ne sais pas si on va rester 1 journée entière comme prévu. Après la tranquillité du Lac je suis presque soule de tous ce bordel, soulée en pas moins de 30 min.</span><br /><br /></div> <div> </div> <div>Acabo de llegar a La Paz ( hace 3 horas) y ya me quiero ir de aqui!!!</div> <div>Que relajo!!!</div> <div>Despuès de la tranquilidad del Lago Titicaca y de sus Islas aqui es simplemente un infierno. Nos demoramos a ver hoteles que son relativamente caros por lo que es. Algunas habitaciones parecen habitaciones de carcel. Por la mitad de lo que pagamos aqui, teniamos una habitación limpia, linda y con vista sobre el lago Titicaca en la Isla del Sol (bolivia) , Isla donde nació según la leyenda Inca Mama Ocllo y Manco Capac, la Eva y Adam Inca. No les necesito decir que es un puro paraiso.<br />(Pascal: faut absolument que tu ailles lors de ta prochaine visite!! Taquilé se fait bouffer petit à petit par le tourisme) .<br /><br />La Isla del Sol es de una increible belleza y de una tranquilidad que ya me hace falta desde La Paz. Pasamos entonces una noche en esta isla , despues de haber subido como 1000 gradas (Incas por favor!) con nuestras mochillas de 80 L desde el "puerto" hasta el hostal a 3800 m de altura. El dia siguiente caminamos hasta el norte de la isla (casi 4 horas) a ver las ruinas incas.</div> <div> </div> <div>Antes de llegar a la parte boliviana del lago, estuvimos en la parte peruana: Puno. Tomamos una lancia y fuimos a las Islas Uros, islas flottantes creadas por los Uros. Estas islas están hechas de Totora, tipo de paja que se encuentra en el lago.Todo esta hecho de Totora: casas, pisos, barcos,... El piso de la isla es super suave, muy agradable. Y cuando esta´n harto, mueven la isla de lugar. Increible. </div> <div>Luego fuimos a la Isla de Taquilé. Otra linda Isla. La gente es muy organizada y aprovecha mucho del turismo para su desarrollo lo que es bueno. </div> <div> </div> <div>Desde Puno cruzamos la frontera del Peru para entrar a Bolivia. Cuando Luis annunció al chofer que era Ecuatoriano, nos avisó que tal vez los bolivianos iban a hacer problemas. Y al final nos fue muy bien con los Bolivianos, pero con los Peruanos, no. La policia cojió a Luis para revisión (antes le preguntaron de que nacionalidad era- Ecaudor y Peru no se llevan para nada bien) y de paso, supuestamente revisandoles su monedor, le robaron 20 USD. Pero claro se dió cuenta después. Cuando me estaban revisando tenia un ojo bien atento al policia que estaba revisando mi mochilla. Se quedó hablando con otro policia con su mano en mi mochilla!<br />Cuando les pregunte porque tantas revisiones, me preguntaron si tenia algo que esconder.<br />Les dije que soy funcionaria de no sé que, que si tenian un problema podia llamar a la Seguridad de mi oficina, etc.<br /><br /></div> <div>Hasta ahora los Peruanos eran muy simpaticos, excepto en Nazca, más o menos. El premio de simpatía se los ganaron los Peruanos de Lima. </div> <div> </div> <div>Bueno les mando un mesagito cortito solo para decirle que estoy bien.</div> <div> </div> <div>Un abrazo</div> <div> </div> <div>M</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-45019989974642659322006-09-30T10:36:00.000+01:002008-08-08T10:42:55.935+01:00De Arequipa<div><span style="font-weight: bold;">Arequipa, Pérou</span><br /><span style="font-weight: bold;">30 septembre 2006</span><br /><br />Hola <a rel="nofollow" ymailto="mailto:tod@s" target="_blank" href="mailto:tod@s"><span style="color:#0000ff;">tod@s</span></a>,<br /><br /></div> <div>Llegamos el miercoles en la mañana despues de haber viajado toda la noche desde Nazca. </div> <div>El miercoles vsitamos esta linda ciudad llemada "ciudad blanca " por la piedra que utilizaron para construir la ciudad. Las iglesias son preciosas y con una architectura bien particular. </div> <div>Compramos también un tour de 2 dias para el cañon del Colca. Todos piensan que Luis es peruano asi que conseguimos buenos precios en todos los lugares. </div> <div>El tour fue chevere y el cañon del Colca es lindisimo!</div> <div>Decidimos hacer un tour de 2 dias en vez de 1 como planeado. Nos demoramos sobre nuestra agenda de 1 día pero valió la pena.<br /><br /></div> <div>(Oliver: si te guardo todas las informaciones para tu viaje)</div> <div> </div> <div>Salimos el jueves a las 1.30 am de la mañana. Dificil de levantarse a esta hora. </div> <div>Tomamos el bus durante 5 horas hasta un pueblo que ahora no me acuerdo el nombre. Desayunamos y empezamos nuestra caminata. Se podian ver los nevados y el fondo del cañon. Las mujeres tienen un traje con muchos bordados de todos los colores. Bien diferente de los trajes del Ecuador. </div> <div> </div> <div>Empezamos la bajada del cañon. Fue duro porque la bajada era fuerte y habia un sol que quamaba. Mis pies hicharon por el calor y al llegar abajo tenia varias ampollas. Uyyyy! También tuve la mala idea de no cortarme muy bien las uñas de los pies asi que mis uñas de los dedos gordos topaban con el zapato. ReUyyyyy. Bajamos durante 3 horas casi sin parar. Tenia las piernas que temblaban.<br /><br /></div> <div>Viajabamos bien ligero en comparación de nuestros compañeros. Por suerte habiamos traido solo 2 pequeñas mochillas con lo minimo pero necesario y por supuesto algo de comer como chocolates, pancitos y frutas. La gente que viajaba con nosotros era super simpatica: 3 Belgas, 2 de dinamarca, 1 de sur Africa.</div> <div> </div> <div>Luego de la bajada, la subida: fue corta. Llegamos al lugar del almuerzo y podimos al fin descansar un rato. Luego fue casi todo plano hasta llegar al lodge en un oasis, y bañarnos en la piscina.</div> <div>Salida el dia siguiente a las 2.30am para estar arriba a las 6am y ver los vuelos de los condores.</div> <div>Hicimos entonces toda la subida en la oscuridad. La subida fue menos dura que la bajada. </div> <div>Los mates de coca durante todo el tour nos ayudaron a luchar contra el cansancio y el zoroche. </div> <div> </div> <div>llegamos arriba a las 6.30, tomamos un bus hasta la Cruz del Condor, ave venerada por los indigenas. Vimos muchos condores volando en el cañon. Lindos. Desayunamos alli. </div> <div> </div> <div>Lego nos fuiomos en bus hasta Chuivay a unas aguas termales calientes. Fue chevere, sobre todo que mis piernas ya empezaban a doler por el esfuerzo.</div> <div>Parece que las caminatas que hay para llegar a Machu Pcchu son mucho`mas dificil.<br />Tengo 3 semanas para preparame. </div> <div> </div> <div>mañana en la mañana tomamos el bus a las 7am hacia Puno. De alli iremos en la Isla de Taquile en el Lago Titicaca. </div> <div> </div> <div>Les mando un fuerte abrazo a <a rel="nofollow" ymailto="mailto:tod@s" target="_blank" href="mailto:tod@s"><span style="color:#0000ff;">tod@s</span></a>. </div> <div> </div> <div>(Martha: te traeré hojas de Coca para tu resfrio. jejeje.- y por las fotos habra que hacer una seleccion poraue ya en 1 semana hicimos casi 500 fotos!!!!!)</div> <div> </div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-30359500934623397872006-09-27T10:31:00.001+01:002008-08-08T10:36:21.603+01:00Mail de Nazca<div><span style="font-weight: bold;">Nazca, Pérou</span><br /><span style="font-weight: bold;">27 septembre 2006</span><br /><br />Hola Maman,</div> <div> </div> <div>j'écris de Nazca.</div> <div>Notre voyage jusque ici c'est bien passé. On a passé une journée à Lima dimanche et on est parti tôt le matin pour Nazca. Le bus est très cher ici , donc ça dépasse un peu notre budget prévu mais ils sont vraiment très confortable, c'est des demi-lits. Il y a aussi des lits dans la partie inférieure des bus mais c'est plus cher. On nous donne aussi à manger.<br />Bref c'est comme un avion sur roue.<br /><br /></div> <div>On a longé pendant 6 h la cote du Pérou qui ressemble à un interminable désert de sable et de cailloux. C'est impressionnant.<br /><br /></div> <div>Nazca est une ville au milieu du désert. On a vu les lignes de Nazca qui sont incroyables ce matin (fais une recherche sur Internet et tu verras...). On a pris un petit avion et on a survoler les lignes durant 30 min. Pas de mal d'air heureusement, on a eu un bon pilote. Avec Luis ça se passe très bien. </div> <div>Ce soir on part pour Arequipa. On arrivera demain matin (mercredi) vers 7h. On devrait y rester 2/3 jours. </div> <div> </div> <div>Je dors énormement comme quoi j'en ai vraiment besoin et ce voyage se presente comme reposant malgré tout. J'ai bien fait de faire ce voyage. C'est déjà incroyable et inoubliable. </div> <div> </div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-61803846491654389572006-09-21T10:23:00.001+01:002008-08-08T10:29:40.181+01:00Départ voyage Pérou-Bolivie<div style="font-family: times new roman,new york,times,serif; font-size: 12pt;"><div> <div><span style="font-weight: bold;">Quito, Equateur<br />21 septembre 2006<br /></span><br />Hola <a rel="nofollow" ymailto="mailto:amig@s" target="_blank" href="mailto:amig@s">amig@s</a>,</div> <div> </div> <div>Dans un peu plus de 24h, mon voyage vers le Perou et la Bolivie commence!</div> <div>Demain, vendredi, je prends le bus du Terminal Terrestre (entendez Station de bus) a 6.30pm. (en sortant quasi du boulot quoi!). 12h plus tard et un peu plus sûrement je serai à Huaquillas, pueblo equatorien fraontalier avec le Perou. De l'autre côté: Tumbes, autre pueblo frontalier masi peruvien.. </div> <div>Depuis Tumbes, on vole à 6.30pm jusqu'à Lima. Arrivé à Lima 10.30pm. </div> <div> </div> <div>Ensuite le plan de route est le suivant: </div> <div> <div style="font-weight: bold;">Perou</div> <div>- Lima</div> <div>- Nazca (voir les lignes gigantesques)</div> <div>- Arequipa</div> <div>- Lago Titicaca + île </div> <div> </div> <div style="font-weight: bold;">Bolivia</div> <div>- Lago Titicaca et Isla de la Luna</div> <div>- La Paz</div> <div>- Oruro</div> <div>- Sucre</div> <div>- Potosi (train + mines)</div> <div>- Uyuni (desert de sel)</div> <div>- La Paz</div> <div>- Madidi (si on a le temps car c'est min. 4jours dans la foret) </div> <div> </div> <div style="font-weight: bold;">Peru</div> <div>-Cuzco</div> <div>- Machu Picchu (si il y a la place. Comme bons routards on ne va pas reserver de tour bien qu'on nous dit de reserver au moins 3 mois à l'avance. On comptera sur notre chance, si pas de chance, on a une alternative bcp moins cher et qui parait que c'ets magnifique et avec tres tres peu de touristes. </div> <div>- Vol a Lima</div> <div> -Vol a Tumbes (23/10/06)</div> <div>- Bus jusqu'à Quito</div> <div> </div> <div> <div>Arrivée prevue à Quito, le 24 octobre au matin si la frontière entre les 2 pays reste ouverte jusqu'a un peu trad.! Juste à temps pour celebrer les 61 ans de l'ONU qui n'a que d'interets que les petits fours et le vin. Après un long voyage de routard à budget serré ça le fera!</div> <div> </div> <div>Je vous enverrais de temps en temps des signaux de vie.</div> <div> </div> <div>Les quiero mucho, </div> <div> </div> <div>M.</div></div></div></div></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-81195306349324594892005-04-21T15:43:00.000+01:002008-08-05T08:17:59.712+01:00Quito fait fuir Gutierrez<span style="font-weight: bold;">Quito, 20h<br />Mercredi 20 avril 2005</span><br /><br /><br /><div style="text-align: justify;">Il n’y a personne dans la rue. Les <span style="font-style: italic;">cacerolazos</span> et <span style="font-style: italic;">los forajidos</span> ne passent plus comme chaque soir depuis 5 jours en dessous de chez moi pour se diriger vers Radio La Luna, la radio qui aida les citoyens à s'autoconvoquer pour exprimer leur grogne. Un brouillard épais a envahit Quito comme si tout le gaz lacrymogène que la police avait lancé hier soir contre les manifestants, pour la plupart des étudiants, était en train de redescendre sur la ville.<br /><br />Tout le monde est chez soi, écoutant la radio ou regardant la télévision attentivement, inquiet de la suite des évènements de ces dernières 24h. Le nouveau Président, l’ex-vice-président, le médecin Alfredo Palacio, est en conférence de presse depuis le Ministère de la Défense.<br /><br />Le Président Lucio Gutierrez a fui du Palais Carondelet en hélicoptère à environ 14h, heure locale, quelques minutes après que la Force Armée ait annoncé qu’elle ne le protègerait plus. Le Congrès a voté le destitution du Président pour « abandon de poste », donnant ainsi la relève au vice-président. Les premiers mots du nouveau Président Alfredo Palacio, qui reprend les rennes du gouvernement, ont été : « la dictature est terminée ».<br />En 24 heures, les citoyens de Quito firent tomber le Président Gutierrez, le 3ème depuis 1997.<br /><br />A 17h mardi, une manifestation spontanée s’est organisée se donnant rendez-vous à La Cruz del Papa, au Parc La Carolina. La majeure partie des manifestants sont des étudiants de l’Universidad Central et de l’Universidad Catolica. Il y a également beaucoup de femmes, mais sans les enfants cette fois-ci suite à la forte répression policière des derniers jours. Certains étudiants me font part de leurs inquiétudes de la récupération et de l’infiltration du MPD dans l’Université Centrale pour contrôler le mouvement. Mais ce mardi, la manifestation ne revêt aucun drapeau politique contrairement à la manifestation de mercredi 13, pour cette raison les manifestants sont si nombreux. Dans cette période de crise politique, les luttes de pouvoir se font sentir. Après un rassemblement de tous les groupes, la manifestation parcourt l’Avenida Amazonas, le drapeau de l’Equateur à la main et un papier accroché sur la chemise : « <span style="font-style: italic;">Soy un forajido</span> », hors la loi, expression que Gutierrez utilisa le jeudi 14 avril pour qualifier les manifestants. Gutierrez menaça de les attaquer en justice pour atteindre à sa vie privée.<br /><br />Les casseroles et les klaxons résonnent dans toute la capitale. Tout Quito s’est mobilisée. On compte entre 100 000 et 200 000 citoyens dans la rue. L’Amazonas est noir de monde. On ne voit pas la fin de la manifestation. L’ambiance est bonne enfant : on chante, on saute, on cri ses espoirs : « <span style="font-style: italic;">Fuera Lucio</span> », « <span style="font-style: italic;">Fuera Todos </span>», « <span style="font-style: italic;">Vamos Quito, Quito no se agüeva carajo</span> ». Aucun pneu ne brûle.<br /><br />Il fait nuit.<br /><br />Vers 19h, la marche arrive au Parc Ejido pour se diriger au Parc Alameda où se trouve le Banco Central, siège provisoire du Congrès depuis son incendie en 2003. La police attend les manifestants au même endroit où elle les attendait mercredi dernier. La police est beaucoup plus nombreuse.<br />Il y a deux sortes de tanks derrière la file de policiers. Une rue avant, la manifestation se sépare en deux. Le but est de contourner la police pour pouvoir rejoindre le Palais présidentiel. Je reste sur la 10 de Agosto où tous les policiers sont regroupés. Je ne suis pas le groupe qui prend la rue qui monte vers le Parc Alameda. Mercredi dernier, la violence se concentrait à cet endroit. Mais cette manifestation est très différente de celle de mercredi. Il n’y a aucun signe de violence parmi les manifestants, aucun jet de pierre. <span style="font-style: italic;">Los forajidos</span> s’arrêtent face à la police criant et chantant. Beaucoup de journalistes sont présents.<br /><br />Je suis sur les premières lignes. Les policiers sont là, impassibles, contenant la foule. Les deux jeunes avec qui j’étais me disent qu’il faut reculer, que la répression se prépare. Je les tranquillise : la police ne va rien faire tant qu’il y a tant de journalistes. Les journalistes étrangers avaient fait également le déplacement.<br /><br />D’un coup, les journalistes disparaissent. Les tanks se rapprochent. La foule commence à s’agiter, à reculer mais reste relativement calme. Les tanks lancent de l’eau sur les manifestants. Rien de bien méchant. Je vais me protéger contre un mur. L’eau s’arrête de tomber et laisse place à des fumer de gaz lacrymogène. La police lance des bombes de gaz au milieu de la foule compacte. Il n’y a aucune échappatoire pour ceux qui sont devant, trop de gens à l’arrière. La foule cherche un refuge, épouvantée, se bousculant. Je perds mes jeunes amis. Le gaz est très fort. Les bombes métalliques de 20cm de long pleuvent sur la foule. La première bombe tombe à 1m de moi, sur les épaules de quelqu’un. Je sens mes poumons et ma peau brûler. Ma respiration se coupe. Je ne savais pas si j’allais mourir asphyxiée ou piétinée par la foule. Je trouve un peu de force pour sauver ma caméra dans mon sac. Je me réfugie Plaza de la Republica de las Indias où d’autres manifestants récupéraient leur respiration.<br /><br />Certains étaient à terre. Les jeunes commencèrent à allumer des feux sacrifiant leurs panneaux et du papier journal pour purifier l’air irrespirable. On aidait les gens mal en point en leur soufflant de la fumée de cigarette dans la figure pour annuler l’effet des gaz. Les gaz ont fait une victime : Julio Augusto García, photographe chilien de 58 ans, mort d’un arrêt respiratoire. Gutierrez est dans de sale drap : il va enfin devoir s’expliquer devant la communauté internationale de la répression policière de ces derniers jours. La police n’avait aucun prétexte pour réprimer la foule de cette manière. Les manifestants étaient là pacifiquement. Le même scénario que le mercredi 13 : la police dispersait les manifestants en lançant du gaz, parfois à bout portant, sans aucune raison. Les manifestants dispersés revenait dès que les gaz s’étaient dissipés, ne démordant pas dans leur objectif d’arriver place Independencia.<br /><br />Dans la manifestation, je rencontre un ancien Colonel démissionnaire de l’Armée, Luis Hernandez et recyclé dans l’organisation de voyages éco-touristiques. Ce personnage d’une cinquantaine d’année en costard, au milieu des gaz avec son petit mouchoir blanc sur le nez, semblait un extraterrestre s’étant trompé de fête. Il devient mon nouveau compagnon de manifestation depuis que j’ai perdu les étudiants de communication. Il écoute les informations transmises en continue sur le déroulement de la manifestation par Radio La Luna depuis sa radio portable. C’est ainsi que j’appris la mort du journaliste et que des manifestants avaient réussi à arriver à deux blocs du Carondelet.<br /><br />Luis Hernandez m'explique que "C’est la première fois qu’il y réellement une décision de réprimer un mouvement démocratique, de protestation. Il ne se passait rien mais la police utilisa la violence et ceci créé encore plus de violence. Je crois que ce qu’est en train de vivre l’Equateur est très important, parce que les citoyens s’arrêtaient d’être citoyen après avoir voté. Et à chaque fois, les citoyens participent de plus en plus activement en politique. Les politiciens ne rendent aucun compte à personne. Maintenant, la condamnation publique est de plus en plus intense et ceci est une avancée dans la démocratie (..) Dans cette manifestation, il n’y a aucun parti politique, les gens sont sortis spontanément pour protester. Mais, ajoute-t-il, il faut que cette crise soit bénéfique pour le pays, il faut construire une base solide de la démocratie très vite avant que tout retombe".<br />Un autre manifestant ajoute : "Je n’ai jamais vu autant de femmes et tant de vielles personnes. Les gens sont fatigués, ils ne sont pas seulement fatigués du Président, ils sont fatigués du système. Les gens veulent changer le système, de schéma de la démocratie, d’une démocratie de politiciens à une démocratie participative."<br />Une femme s’approche : "Les femmes ce sont elles qui se chargent de gérer l’économie de la famille. Nous sommes celles qui souffrons le plus au niveau de l’éducation, au niveau des achats. Et maintenant, nous sentons que nous sommes par terre, qu’il n’y a pas d’éducation. Cette dollarisation que nous avons dans ce pays est une arnaque. Un dollar ne sert à rien. Nous ne vivons pas, nous survivons. Je suis avec mon fils pour qu’il sache, pour qu’il se conscientise. C’est un comble qu’on nous a ramené les grands voleurs, ceux qui ont volé les banques, ceux qui nous ont volé. Tout le monde en a marre et si nous ne disons rien, ils vont continuer à nous marcher dessus, ils vont continuer à faire ce qu’ils veulent. Ya basta !"<br /><br />Il est 22h30. Je décide de rentrer chez moi mais pas avant d’aller boire une bonne bière, une Pilsener, pour désaltérer ma gorge séchée par les gaz avec ce personnage bien intéressant, cet ex-colonel rebelle. Les <span style="font-style: italic;">Quiteños</span>, eux, étaient toujours dans la rue, presque aussi nombreux.</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-4889130043077645792005-04-19T08:01:00.000+01:002008-08-05T08:21:38.371+01:00La révolution commence en Equateur<div class="cartouche"> <span style="font-weight: bold;">Quito, Equateur</span> <div style="font-weight: bold;" class="surtitre">Lundi 18 avril 2005</div> </div> <div style="line-height: 0em;"> </div><!-- Bug Mozilla http://bugzilla.mozilla.org/show_bug.cgi?id=200510 --> <div class="encart"> <!-- Auteurs de l'article --><div class="menu"><div class="breves"><br /></div> </div> </div> <div style="color: rgb(102, 51, 255); font-weight: bold; text-align: justify;" class="chapo">La ville s’était préparée à une forte mobilisation ce mercredi 13 avril. Les organisations Internationales présentes dans la capitale avaient fermé leurs portes et recommandé à ses employés de prendre les mesures de sécurité de l’ONU. La mobilisation commençait officiellement le mercredi à 00h mais à 19h (mardi) il y avait déjà du mouvement dans le centre historique de la ville de Quito.</div><div style="text-align: justify;"> </div><div class="texte"><p style="text-align: justify;" class="spip"> Je me trouvais dans le centre de la ville ce soir là, à un coctel mondain après la cérémonie de remise de la clef de la ville au représentant de la UNESCO pour le patrimoine Culturel, M. Bandarin. La cérémonie devait avoir lieu à la Mairie, Plaza Independencia, mais pour des raisons de sécurité, elle a été déplacée dans le Museo de la Ciudad, un ancien hôpital de type colonial magnifique devenu musée. Entre deux verres de vins, des brochettes de fruits de mer délicieuses et des petits gâteaux aux fruits servis sur un plateau et quelques blablas diplomatiques, on nous signale vers 20h que des manifestants veulent entrer ou sont dans les parages. J’avale 2 petits gâteaux au chocolat et je me dirige vers la sortie, comme tous les autres. Je m’étais presque habituée à l’ambiance Ferrero Rocher !</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">En effet, la ville respirait le gaz lacrymogène lancé par la police. Des pneus brûlaient au milieu des routes. La police était omniprésente. On s’éloigne du Centre. Les protestations ont durée presque toute la nuit.</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Le lendemain, mercredi, je vais donc prendre l’ambiance dans la rue. Le centre ville, à partir de 10 de Agosto et Arenas, était fermé aux voitures et protégé par la police et la Force Armée pour empêcher les manifestants d’approcher le Palais présidentiel. Toute l’Avenida Amazonas dans le quartier Moderne était également fermé. Cependant, peu de gens sortirent dans la rue manifester ce mercredi matin à l’appel de l’Assemblée de Quito dirigée par la Izquierda Democratica (ID). C’était presque désespérant. Les actions de la veille laissaient penser à une plus forte mobilisation. Les pneus brûlaient au milieu de la rue presque déserte Avenida Amazonas. Seuls présents, la police qui essayait d’éteindre les feux. Il y avait plusieurs manifestations, plusieurs groupes dispersés, plusieurs rassemblements : au Congrès, à la Cour Suprême de Justice, devant la maison du Président.</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">La genèse de cette grogne ? La nomination inconstitutionnelle de la nouvelle Cour de Justice par le Président de la République, le Colonel Lucio Gutierrez, en décembre. Lucio Gutierrez a nommé des proches politiques au sein de la Cour. Mais ce qui a fait monter la moutarde au nez du peuple, c’est que cette Cour a annulé les poursuites judiciaires contre 2 ex-présidents voleurs, exilés pour échapper à la justice : Abdalá Bucaram (1997) et Gustavo Noboa et un vice-président, Alberto Dahik. Au lendemain de l’annonce de l’annulation des poursuites judiciaires, les trois voleurs annonçaient leur retour imminent en Equateur. Seul le populiste Bucaram est encore dans le pays, faisant déjà campagne pour les prochaines élections se présentant comme un nouveau Chavez, la chemise dégoulinant de sueur, lors de son show dans les rues de Guayaquil retransmit en direct sur toutes les chaînes de télévision. Les autres voleurs ont préféré fuir à nouveau devant l’agitation populaire, retournant à leur bizness dans leur paradis fiscaux.</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Le premier groupe de manifestants que j’ai rencontré s’est arrêté Place des Présidents, sur l’Amazonas. En tête, le Maire de Quito, Paco Moncayo, et le Préfet du Pichincha. Ils ont lu les deux premiers articles de la Constitution et les manifestants ont fait la queue pour en lire chacun un. Je vous avoue que je n’ai pas attendu la fin. Et je me suis dirigé avec mon camarade vers la Parque Ejido y av. Patria. Là, une autre manifestation, une manifestation d’étudiants. Ils chantaient, dansaient. Un journaliste de Radio Manabi m’a interviewé. Je devais paraître comme une extraterrestre au milieu de ces étudiants socialistes. Le journaliste était plutôt étonné de voir une étrangère alors que tous étaient allés se réfugier dans leur maison : « Que pensez-vous de la situation que vit actuellement l’Equateur ? Comment la voyez-vous ? »</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Vers 11 h du matin, plusieurs groupes de manifestants se sont rejoints entre av. Patria et 12 de Octubre. Ils ont marché ensemble vers le Congrès, qui se trouve entre av. 10 de Agosto et Arenas. Mais une rue avant d’arriver au Congrès, ça a commencé à barder : lancé de pierre par les manifestants, lancement de bombe lacrimo par la police. La plupart des manifestants ont été dissuader de continuer jusqu’au Congrès. Il restait seulement des étudiants perpétuellement attaqués par la police à coup de gaz. J’ai eu mes coups de panique entre les jets de pierre et les incessants gaz lancés sur la foule pacifique. La police lançait du gaz contre la foule, qui se dispersait du côté opposé. Là où nous courions, la police lançait d’autres bombes jusqu’à ce qu’on soit tous dispersé. La police française peut être fière de ses élèves équatoriens ! Mais les étudiants revenaient toujours à leur poste, face au Congrès, face à la police armée. La manifestation a duré jusqu’à tard dans la nuit. Partout, on pouvait entendre « Lucio Fuera », « Que se vayan todos » Le centre ville était fermé sauf pour ceux venus en car, des Indiens, payés avec des sacs de riz ou 5 USD pour faire le déplacement, pour appuyer le gouvernement. Hier [dimanche], le Président a annoncé à la Presse internationale que les « manifestations se concentrent seulement à Quito, dans le reste du pays la population a une perception distincte, les gens sont contents, on demande même [ma] réélection ». Et il ajoute : « Personne ne me virera ».</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Vendredi, l’Etat de Siège avait été décrété par le Président mais ne dura que 24H suite aux pressions de la Force Armée. Samedi, alors que mes aventures m’amenaient à Riobamba, une ville située à 4h de bus de la capitale, entre Quito et Guayaquil, les gens n’oubliaient pas Lucio pendant la Feria. A la corrida, au moment de tuer le taureau, à cet instant où le taureau après avoir reçu le coup mortel se bat encore pour rester debout, la foule criait « Cae Lucio Cae » (tombe Lucio tombe). Au stade de foot, les cris était les mêmes. Aujourd’hui, lundi, Guayaquil appuie les protestations de la Sierra : des milliers de manifestants étaient dans la rue. Ainsi qu’à Ambato, Machala, Quevedo, ......</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Ce même dimanche, Lucio Gutierrez promit aux chauffeurs de bus des permis exceptionnels, mais « seulement pour cette fois » pour conduire des bus de plus de 32 ans. Le gouvernement, dans tous les pays latino américains, achètent la tranquillité des chauffeurs de bus et de taxi, car ne pas avoir leur appui serait signer la paralysie totale du pays et la fin du gouvernement. Les chauffeurs vont manifester en faveur du gouvernement. Bien que le gouvernement traverse une période instable, il n’y aura pas de coup d’Etat : les forces armées appuient cet ancien militaire.</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Depuis mercredi, lorsque le soleil disparaît derrière les montagnes, les gens sortent dans la rue dans un vrai concert de casseroles, (cazerolazos) de klaxons et de « Lucio Fuera » se dirigeant vers les bureaux de Radio Luna qui, à travers la voix de Paco Velasco, appelle la population à sortir avec les casseroles. « Pourquoi la nuit ? », j’ai demandé à une manifestante qui se dirigeait à Radio Luna : « Parce que on ne travaille pas, les enfants sont à la maison et il n’y a pas la police pour lancer des bombas. »</p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" class="spip">Aujourd’hui le Président Gutierrez a annulé l’élection de la Cour Suprême. Le sort des fuyards de la justice est encore en suspens.</p> <p class="spip">A suivre.....................</p></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8512284487096188793.post-25671345504137249822005-04-02T07:11:00.000+01:002008-08-05T08:19:36.816+01:00Trois Heures, Plaza Independencia<span style="font-weight: bold;">Samedi 2 avril, Quito, Equateur</span><span style="font-weight: bold;">.</span><br /><br /><br /><div style="text-align: justify;">Un samedi après-midi ensoleillé comme il en arrive de temps à autre à Quito. A 2900 m d’altitude, non loin de la ligne de l’équateur, le temps est changeant. Mais cet après-midi là, le soleil semblait vouloir s’imposer face aux nuages menaçants et aux montagnes surplombants la ville.<br /><br />La Plaza Independencia est située dans le centre historique de la ville. Ce quartier de la ville est marqué par l’empreinte du colon espagnol : l’architecture et la disposition de la ville rend agréable les promenades nonchalantes dans les rues colorées et le piéton, malgré l’invasion de la voiture, y trouve encore sa place et l’espace pour ses flâneries de fin de semaine.<br /><br />Je m’assois sur un banc face au soleil sur cette superbe place carrée ornée de palmiers. Au centre et en face de moi s’étire le Monument aux héros du 10 août 1908, colonne qui représente la résistance et la victoire d’un peuple contre son colonisateur. Tout autour, quatre édifices donnent la forme carrée des jardins de la place : le Palais du gouvernement, le Palais de l’archevêché, la Cathédrale et <span style="font-style: italic;">El Sagrario</span>.<br /><br />Je suis bien sur mon banc. Au début ce ne devait être qu’une halte pour fumer une cigarette et se reposer de la longue marche, mais très vite elle se transforme en une pause prolongée dans un lieu idéal pour l’observation de la foule. Comme dans toutes les places, la population qui la fréquente n’est pas la même selon l’heure et seule une âme n’ayant rien à faire de l’après-midi, mis à part de regarder les gens passés, peut en noter le changement.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">En début d’après-midi</span> ce sont plutôt des vieux, surtout des hommes, qui passent ou qui décident de poser leur fesse sur un banc. Ces vieux ont donné son sobriquet à la place : la place des <span style="font-style: italic;">palomas muertas</span>, "<span style="font-style: italic;">paloma</span>" signifiant en espagnol « pigeons » mais aussi le sexe de l’homme. De manière générale, il n’y a pas beaucoup de femmes profitant de la douceur du climat de ce samedi. Elles, marchandes ambulantes tressées, traînent leurs pas et leur panier pour vendre des sucreries, des cigarettes et des billets de loterie. Des jeunes filles du peuple passent, presque insolentes dans ces vêtements qui ne cachent pas les nombreux repas pris, riches en pomme de terre, en riz et en pois et si délicieux. Les <span style="font-style: italic;">tiendas</span> avoisinantes, de Chinois et de Colombiens, offrant une large sélection de chaussures et de vêtements pour les petits budgets, attirent les jeunes filles qui, comme dans beaucoup de pays, profitent du samedi pour faire leurs courses et choisir leur prochaine tenue.<br /><br />Je me sens presque une quiteña assise sur mon banc parmi les autres promeneurs fatigués. Seuls les enfants me rappellent que je ne ressemble pas à une Equatorienne : ma peau blanche fraîchement descendue de l’avion, mes cheveux claires et mon nez pointu me distinguent de la foule. Comme j’aimerai pouvoir endosser ce chapeau de Panama, cette jupe longue, ce collier de graines dorées entortillées autour du coup sous une tresse noire !<br /><br /> Ah ces enfants ! il y en a pleins mais malheureusement ce ne sont pas leurs cris de joies qui viennent s’ajouter à la chaleur méridionale, mais leurs voix suppliantes.<br />En Quichua, on appelle les enfants, les <span style="font-style: italic;">guaguas</span> (prononcé oua-oua). Ce terme est resté dans le langage courant de la Sierra ( sur la côte on dira plutôt les <span style="font-style: italic;">pelados</span>, les sans poils). Les Quichuas n’ont pas mal choisit leur mot. Mais pour moi, leur voix me fait plutôt penser à des chats. Selon leur âge, les enfants n’ont pas la même tâche mais la même fonction. Peu avant six heure de l’après-midi, ils auront tous disparu avec la tombée de la nuit pour ramener l’argent récolté à la maison.<br /><br />Les plus jeunes d’environ trois ans (difficile de leur donner un âge car si petit) s’approchent des passants ou des gens, assis comme moi sur les bancs de la Place, en miaulant pour quelques pièces, traînant leur petit frère ou sœur encore plus petits qu’eux. Leurs yeux noirs tristes et vides d’expression accompagnent leurs mots qu’on distingue à peine. On ne comprends pas toujours ce qu’ils disent de leur voix impubère mais on sait ce qu’ils veulent. Ils restent là, à te fixer avec ces yeux effrayants, insistant mollement de la même petite voix monotone pour cette pièce argentée ou pour la moitié de ta glace. Marchant, leur ombre te suit pas à pas. Ils ne savent peut-être pas parler et n’ont peut-être jamais connu les bancs de l’école, mais connaissent très bien leur partition, ces quelques mots qu’ils répèteront tout au long de la journée. La moindre question posée à l’enfant aura comme réponse le même refrain larmoyant avec lequel ils t’auront abordé. Aucune communication n’est possible. Tous les enfants ont la même voix, le même son sort de leur bouche comme si le son de la pitié n’avait qu’une seule note. Ils attendent que tu sortes la petite pièce. Ils ne bougeront pas comme ton ombre confortablement installée. Il faut plusieurs « non », et de l’indifférence pour qu’ils aillent miauler entre les jambes de quelqu’un d’autre. De toute façon, ils reviendront, telles des fantômes, après avoir fait le tour de la place et comme si c’était la première fois, voir le paresseux assis sur son banc cherchant à capter chaque rayon de soleil pour brunir sa peau si pâle. Quelle difficulté de tenir ce genre de comportement face à des enfants si jeunes et si frêles ! Mais le refus de donner de l’argent à ces enfants envoyés par leurs parents miauler pour quelques pièces au lieu de pleurer de joie est plus fort. Le « non » l’emportera avec un pincement de cœur, mais sans pitié, juste de la désolation pour ce destin imposé.<br /><br />Les autres enfants âgés de 7 à 12 ans qui peuplent la place, se trimbalent avec leur mallette en bois et leurs chiffons, le visage et les mains noirs de cire. On dirait des enfants sortis des mines de charbon. Pour 50 centimes de dollars, ils nettoient et cirent les chaussures. Peu importe la couleur ou la matière des chaussures, ils cirent. Pareils que les plus petits, ils font le tour de la place, regardant le sol en quête de chaussures à cirer. Lorsque qu’un jeune garçon (ce ne sont que des garçons) rencontrent des chaussures disponibles à être cirées, d’autres cireurs s’approchent et entourent le chanceux pour voir si ils ne peuvent pas lui vendre un produit qu’il n’aurait pas et dont il aurait besoin pour accomplir sa mission de cireur de chaussures.<br /><br />Un Mexicain de Guadalajara assis à côté de notre banc décide de refaire une beauté à ses chaussures. Assis par terre entouré pas ses compagnons, le jeune entreprend la dure tâche de trouver parmi ses poudres, celle qui correspond au cuir de ces chaussures. Beaucoup d’hésitations, un geste pas sûr. Ses compagnons le regardent faire, le Mexicain également. Le jeune garçon n’a pas choisit la bonne teinte marron. Les chaussures prennent un coup de soleil tacheté. Le Mexicain s’énerve et chasse les <span style="font-style: italic;">guaguas</span>. La photographe étrangère friande de ce genre de scènes de vie devra prendre des photos discrètement, sans être vue pour ne pas voir venir les enfants réclamer une pièce.<br /><br />De temps à autre, le policier présent sur la Place fait déguerpir les cireurs regroupés d’un coup de sifflet. Ils partiront en courant mais reviendront comme des mouches virevoltants autour du lampadaire. Le policier fatigué de perdre son souffle dans le sifflet de son autorité, confisquera le matériel d’un jeune garçon pas assez rapide pour se lever du sol où il reposait. Le <span style="font-style: italic;">guagua</span> ne réagit pas. Il reste au sol refaisant les lacets de ses chaussures usées. Son regard suit sa petite mallette pendant au bras du policier qui s’éloigne. On sent le désarroi du garçon.<br />Que dire ? Que faire ? Rien, juste se taire.<br />Il se lève et court. Il ne court pas derrière le policier qui a fait disparaître la mallette on ne sait où. Il rejoint ses compagnons dans une des rues qui rejoint la place.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Le soleil commence à se faire plus doux</span>. Le temps est passé vite devant ce film de la vie quotidienne de la Plaza Independencia. L’incident des chaussures a permis d’entamer la conversation avec le Mexicain. Il nous explique le pourquoi de sa présence à Quito si loin de ses chevaux, de sa tequila, de sa nourriture et de son groupe de Mariachis. Tout ça semble lui manquer bien qu’il ne se trouve dans ces hauteurs que de passage. Je ne savais pas que la tequila, les combats de coq, la musique <span style="font-style: italic;">ranchera</span> pouvaient être des sujets de conversation qui puissent se développer pendant si longtemps et avec autant d’aisance ! Au début c’est rigolo et intéressant.<br />Je confirme : la façon correcte de boire la tequila est tout d’abord de prendre du sel, de boire la tequila et ensuite de mordre le citron. Le Mexicain se rit des Equatoriens qui ne suivent pas dans ce sens le rituel très sérieux de la tequila. En ne suivant pas cet ordre, la tequila peut provoquer de drôle de résultats. Bien sûr, nous avons eu le droit à toute l’explication scientifique. Nous voilà prévenus. Le Mariachi commence à nous parler avec grands détails des combats de coq au Mexique. Je décroche. Je me concentre sur les mouvements de la foule. Les mots qui s’échappent de sa bouche ne sont qu’un bruit de fond qui arrive à mes oreilles. Mon compagnon de banc fait la conversation sans problème.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">La foule a changé</span>. Maintenant ce sont des familles qui traversent la place. Les amoureux prennent des photos devant le monument. La température est aussi douce que les baisers qu’ils s’échangent. La nuit va être longue.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Il est un peu plus de cinq heure.</span> Le soleil ne recouvre plus la place, il est caché derrière le Palais. Il n’y a presque plus personne : il n’y a plus d’enfants, plus de vendeuses indiennes. Nous aussi nous n’allons pas tarder à nous lever de notre banc accueillant pour nous dégourdir les jambes de tant de paresse. La conversation avec le Mexicain a dévié sur la politique locale et les scandales de corruption grâce à l’arrivée du journal <span style="font-style: italic;">El Comercio</span> dans les mains de sa nouvelle voisine de banc. Je tends l’oreille pour écouter les commentaires et pour, au passage, donner les miens.<br /><br />Tout est devenu calme sur la place. La disparition du soleil derrière le Palais Présidentiel a fait fuir les citadins. Seule, une femme portant un masque blanc fait retentir un petit tambour marchant tout autour de la place des Autorités pour faire entendre son cri muet de protestation marqué sur son front : « Bucaram fuera ! ».</div>Unknownnoreply@blogger.com0